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Restrictions communautaires: la CEDEAO lève son embargo sur le Mali

Au lendemain de la formation du gouvernement de la transition dirigé par le Premier ministre Moctar Ouane, la CEDEAO a levé, hier mardi, son embargo imposé au Mali suite au coup d’État du 18 août par les militaires en appelant les partenaires à soutenir le pays. Un ouf de soulagement pour les Maliens très inquiets des conséquences de ces mesures qui commençaient à mettre en mal l’économie nationale.

 

Enfin, les relations entre le Mali et la CEDEAO ont été rétablies ce mardi après près deux mois d’embargo sur notre grand Mali décidé par les chefs d’État consécutif au renversement du régime par un coup de force interdit par les dispositions du Protocole Additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance en 2001.
En effet, face à la grogne sociale, consécutive à la crise politique et sécuritaire, des milliers de manifestants se sont mobilisés contre le président Ibrahim Boubacar KEÏTA dans les rues de Bamako et à l’intérieur du pays. Après des mois de contestation conduite par le mouvement du 5 juin rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), le régime est affaibli. Finalement, IBK jette l’éponge avec l’intervention des forces armées maliennes malgré les différentes médiations de la CEDEAO.
C’est dans ce contexte que les chefs d’État, au cours d’un sommet extraordinaire virtuel sur le Mali, ont décidé de prendre des sanctions contre le pays afin de contraindre les putschistes à rétablir l’ordre constitutionnel et à la libération des personnalités politiques et militaires détenues à Kati. Ces sanctions étaient notamment économiques.
Après près deux mois d’application, elles ont été levées ce lundi. En effet, dans une déclaration signée le 5 octobre de la main du président ghanéen Nana Akufo Ado, président en exercice de la CEDEAO, mais rendu publique ce 6, a annoncé la levée des sanctions prononcées contre le pays. Cette décision intervient, quelques heures après la formation du gouvernement de transition, qui était l’une des conditions requises par la CEDEAO, à la levée de ses sanctions qui pesaient encore sur le pays. Elles commençaient d’ailleurs à étouffer l’économie malienne parce que les échanges commerciaux sur certains produits étaient interdits surtout qu’elle était déjà en mal, à cause de la crise sanitaire et la crise politique.
Dans sa déclaration, le président en exercice de la CEDEAO justifie leur décision par les efforts consentis par les nouvelles autorités du Mali. Cela, conformément aux résolutions de la CEDEAO. En effet, lors du sommet d’Accra, les chefs d’État et de gouvernement ont rappelé à la junte le 15 septembre leur ligne rouge pour la levée des sanctions. Il s’agissait, entre autres, d’une transition politique avec à sa tête un président et un Premier ministre civils pour une durée de 18 mois maximum ; la dissolution du CNSP. Aussi, la CEDEAO n’était pas d’avis que le vice-président de la transition ne remplace le président, en aucune circonstance.
En plus de la formation d’un gouvernement de transition par le Premier Moctar OUANE le lundi dernier, les nouvelles autorités se sont pliés à ces exigences de la CEDEAO. A cet effet, dans sa déclaration, le président ghanéen a pris acte de la désignation du président Bah N’DAW, de la formation du gouvernement, de la publication de la charte de la transition, du retrait dans la charte des dispositions qui permettait au vice-président de remplacer le président de la transition. De même, la CEDEAO s’est réjouie de la précision sur les responsabilités du vice-président chargé des questions de la sécurité et de la défense.
Ainsi, évoquant des « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle et pour soutenir ce processus », les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont décidé de la levée des sanctions qui pesaient encore sur le Mali. Aussi, appellent-ils les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le pays.
Par ailleurs, un mécanisme de suivi des résolutions de la CEDEAO est mis en place dans le pays composé des représentants de l’UA, de la MINUSMA et d’autres personnalités du monde de la diplomatie. Leur mission consistera à faire le point de la transition et à suivre son évolution conformément aux recommandations de la CEDEAO.

Par Sikou BAH

Source : INFO-MATIN

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