Présenté aux députés pour être voté depuis le 5 février 2015, puis reporté en catimini à la session d’avril prochain, le projet de loi instituant l’accès des femmes aux fonctions nominatives et électives tarde, toujours, à accoucher. Et cela, malgré sa cause juste et légitime.
Derrière ce report brusque et flou, demeure la main de Sabati-2012. Son Président, Moussa Boubacar Ba a brisé le mystère, au cours d’une conférence de presse mercredi 25 février 2015, en revendiquant la paternité de retrait du projet. A en croire Moussa Boubacar Ba : « le Mouvement Sabati 2012 a demandé le report du vote à la session d’avril afin de trouver un consensus au tour d’une formule commune pour son adoption ». Selon lui, la demande de Sabati 2012 a été acceptée par le gouvernement et l’Assemblée nationale en vue de prendre en compte les préoccupations des uns et des autres. Car, explique-t-il, le projet de loi, s’il est adopté dans sa version actuelle peut être source de problèmes dans sa partie nominative. « Promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives en faveur des femmes n’est pas une nécessité pour le confort de la démocratie malienne, car, on n’impose pas une démocratie, mais on la construit », a déclaré le Président du mouvement religieux. Combien pèse Sabati 2012 à l’Assemblée nationale pour aboutir au report d’un projet de loi ? Le RPM et le Président IBK sont-ils pour quelque chose dans l’aboutissement de cette demande de Sabati 2012 ? En tout cas, les faits sont têtus. Car, on se rappelle que le mouvement religieux avait soumis un mémorandum aux différents candidats à la Présidentielle de 2013 dont IBK seul avait répondu. Assiste-t-on à une « islamisation » de la République sous la direction du Président IBK ?
Youssouf Z KEITA
source : Le Républicain
