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Réouverture des écoles à Bamako : La grève des enseignants perturbe la reprise

Nombre de pédagogues se sont présentés hier dans les établissements mais ont refusé de dispenser des cours. Du coup, la rentrée des classes n’était pas effective par endroits

 

Après une longue période de fermeture pour cause de crise sanitaire, les écoles ont rouvert leurs portes hier sur toute l’étendue du territoire national. La reprise des cours concerne principalement les classes d’examens, notamment les 9è années pour le diplôme d’études fondamentales (DEF), les 12è années pour le baccalauréat (bac), les 3è années du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et du brevet de technicien (BT1) et les 4è années du brevet de technicien (BT2). Si à l’intérieur du pays, la reprise a été effective dans certaines localités, les enseignants ont boycotté les cours dans la plupart des établissements scolaires du District de Bamako.

Certes, les enseignants se sont présentés dans leurs établissements respectifs mais ils ont refusé de dispenser des cours. Pourtant, ils n’observent pas d’arrêt de travail – du moins officiellement – parce qu’aucun préavis de grève n’a été déposé avant la reprise.
Dans une lettre circulaire, dont nous avons obtenu une copie auprès des leaders des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, des consignes ont été données aux enseignants de se présenter au travail mais de boycotter les cours.

La Synergie des syndicats d’enseignants projette d’organiser demain, des assemblées d’information pour faire le point sur la situation. Selon toute vraisemblance, les syndicalistes vont demander à leurs militants de boycotter les cours jusqu’à ce que leurs doléances, à savoir l’application de l’article 39 de la loi n° 007 du 16 janvier 2018, soient satisfaites.

Au Groupe scolaire de Kalabancoura-Nord où notre équipe est passée, deux kits de lavage des mains au savon ont été installés pour les élèves et les enseignants qui ont également reçu des masques. Le coordinateur de l’école, Mahamadou Assalia, que nous avons rencontré sur place, a expliqué que les candidats au DEF ont été repartis entre les classes, à raison de 25 élèves par salle.
Les enseignants sont restés dans la cour autour du thé et seulement deux volontaires sont venus remplir le certificat de prise de service auprès de la directrice, Mme Saguinatou Dembélé.

Au lycée Mamadou Sarr, en revanche, certains enseignants ont accepté de dispenser des cours. Parmi ces enseignants, on peut citer Moussa Diabaté, professeur de physique-chimie et Soumaïla Keïta qui dispense des cours d’anglais. Pour ces deux professeurs, il est temps de changer de stratégie de lutte pour ne pas compromettre l’avenir des enfants. Selon le proviseur de ce lycée, Abdrahamane Abdou Maïga, 16 classes de 12è année ont été aménagées par la direction de l’établissement pour permettre aux élèves de travailler dans les meilleures conditions. En temps normal, il y a 9 classes de 12è année.

À l’École centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration (ECICA), les cours ont repris pour les 1.085 candidats aux BT1 et BT2 que compte l’établissement.

Le directeur général, Brahima Hamadi Timboliba, a précisé que tous les emplois du temps des enseignants ont été modifiés. Cette école a également reçu une dotation en masques lavables. Certaines classes étaient occupées par des jeunes filles qui devisaient sur l’actualité, alors que d’autres étaient fermées. Il y avait un groupe d’élèves qui jouait au football dans la cour.

«Les négociations engagées par le gouvernement avec les syndicats de l’éducation en vue de préparer la reprise ont achoppé sur des positions nettement tranchées. Le gouvernement n’est pas dans la logique d’appliquer l’article 39 alors que c’est un droit. Puisque le gouvernement ne semble pas prêt à appliquer l’article, nous avons demandé aux camarades de boycotter la réouverture des classes», a déclaré Mamadou Soumaré, un responsable de Synergie.

Si les deux parties ne parviennent pas rapidement à trouver un terrain d’entente, l’année scolaire risque d’être compromise.

Sidi Y WAGUÉ

Source : L’ESSOR

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