Une nouvelle Loi portant régime général de la publicité au Mali est de rigueur depuis le 24 juillet 2018, date de son Décret d’application. L’application de cette nouvelle loi nécessite le renouvellement des agréments professionnels portant exercice de l’activité publicitaire au Mali. C’est dans ce cadre que le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, a procédé le lundi 11 mars 2019 au lancement du processus de renouvellement des agréments. Organisée par le Groupement professionnel des agences de communication (Gpac) du Mali, la cérémonie s’est tenue dans les locaux de DFA, en présence des anciens ministres de la Communication.
Pour Amadou Moustapha Diop (président du Gpac) qui parlait au nom de membres de ce groupement, le vote de la Loi encadrant les secteurs de la communication et de la publicité par l’Assemblée nationale du Mali est une avancée notable. Il a reconnu que le vote de cette loi est le couronnement d’un long et exaltant cheminement concrétisé aujourd’hui grâce à l’implication personnelle et déterminée du ministre Arouna Modibo Touré. Il a remercié tous ceux qui, depuis 2010, ont porté une attention singulière aux doléances du Gpac.
Le secteur de la Communication et de la publicité désormais normalisé
A ses dires, cette loi marque un tournant décisif pour l’ensemble des acteurs du secteur de la publicité, tout en consacrant une rupture avec les pratiques propres à un secteur ou la précarité et les incertitudes étaient le lot quotidien. “Cette nouvelle loi offre désormais un cadre juridique approprié, sécurisé et renforcé aux acteurs du secteur de la Communication et de la publicité. Elle consacre la normalisation du secteur et son arrimage aux règles et usages internationaux. Notre secteur vient de tourner définitivement la page des pratiques informelles et approximatives qui sapaient le socle de sa pérennité, réduisant certains de nos membres au rang d’acteurs informels et précaires. Notre profession peut enfin aspirer à un cadre empreint de pratiques vertueuses gages de compétitivité, de performance, de transparence et de rentabilité. Nous pouvons dire adieu au bureau précaire, à la concurrence déloyale et inéquitable, aux conflits sur les droits d’auteur, au vide juridique sur le digital, aux incertitudes de fin de mois…”, s’est-il réjoui.
“Nous souhaitons être des
entrepreneurs de référence et parmi les contributeurs de premier plan au niveau de la fiscalité”,
dixit le président du Gpac
D’après le président du Gpac, le cadre juridique devrait leur permettre de renforcer leur compétitivité en créant un environnement vertueux et organisé propice à l’éclosion d’entreprises aspirant à une position concurrentielle forte sur le plan national et à même de nouer des partenariats leur permettant de s’implanter à l’international. “Nous pouvons légitimement aspirer à un cadre favorisant une saine compétition, stimulant la performance, la rentabilité, la transparence et assurant la pérennité de nos organisations. Nous souhaitons être des entrepreneurs de référence et parmi les contributeurs de premier plan au niveau de la fiscalité. Cette décision est d’autant plus opportune qu’elle survient dans une conjoncture économique nationale et internationale complexe. Elle dote nos entreprises d’un cadre juridique les mettant dans une position confortable face à leurs partenaires publics et privés et face aux acteurs venant d’autres horizons. En créant ce cadre, l’Etat nous invite à plus de créativité, d’organisation, de cohésion, de modernisation et de transformation de nos organisations et de nos pratiques. Nous devons être des acteurs dynamiques, des entreprises citoyennes, des locomotives de la croissance socioéconomique et des incubateurs de talents pour nos jeunes. Le maître-mot devrait être désormais l’excellence. Nous devons nous armer, nous organiser pour relever les défis de la digitalisation, de l’intelligence artificielle, de la connectivité et de la mondialisation. Nous devons être prêts pour accompagner les futurs champions maliens capables d’être challengés à n’importe quel endroit du globe. Et Monsieur le Ministre, en amenant des jeunes maliens au Silicon Valley, a bien compris les enjeux du moment”, a-t-il avancé. Il a invité ses pairs du G3 à initier toutes les diligences requises en vue du renforcement des capacités de leurs membres et de la formation des jeunes, avenir de demain. Il les a exhortés à être des acteurs décisifs dans le chantier de la transition numérique, du respect du genre et de l’émergence économique du Mali.
Au nom de ses collègues, il s’est engagé à créer les passerelles nécessaires avec les mairies et toutes les structures compétentes afin de faire une utilisation judicieuse et respectueuse des règles environnementales et éthiques des espaces publics et de vie. “Nous nous engageons à participer au processus de transformation de l’espace publicitaire en veillant au respect des règles déontologiques, éthiques et économiques. Nous ne serons pas le relais de publicité mensongère, de fake news, de messages de haine ou constituant une menace pour la cohésion sociale et les bonnes mœurs. Le respect du droit des enfants, de la femme, des personnes à mobilité réduite, etc. seront au cœur de notre métier. Nous serons des vendeurs déterminés et engagés du label MALI, ce Mali qui gagne, ce Mali debout confiant et prêt à relever, contre vents et marées, les défis de l’émergence économique. Nous jouerons notre partition dans le chantier de la paix, de la cohésion, du vivre ensemble et de la transformation positive de notre société”, a-t-il promis.
Il a remercié le ministre de l’Economie numérique et de la Communication pour avoir marqué de façon indélébile le secteur de la communication et de la publicité en le dotant d’un cadre approprié, conforme et adapté. Et selon lui, cette première étape d’un long chemin vers le succès doit être suivie, animée et accompagnée afin de permettre l’atteinte à moyen et long termes des objectifs clés visés dans leur secteur.
Les chantiers du Gpac
A la suite de son président, Sidy Dagnioko (Spirit), le Secrétaire général du Gpac, a parlé des grands chantiers de son organisation qui, à ses dires, est à un tournant qui passe par de nouvelles étapes. Et parmi ces étapes, il a cité, entre autres, l’accompagnement des membres du Gpac pour leur normalisation afin de se conformer au nouveau environnement juridique en respectant les nouveaux textes ; le travail avec le cabinet du ministre de l’Economie numérique et de la Communication pour concrétiser leur mission ; veiller au respect des textes avec la création d’un comité de veille ; la signature de convention de collaboration avec l’Amap et l’Ortm pour repartir avec un nouveau document ; discussion et échanges avec les partenaires dont les mairies pour redéfinir les règles de collaboration ; partenariat avec la presse pour l’organisation de la Nuit de la Communication, au cours de laquelle les meilleures agences de communication seront primées ; création de l’Observatoire de la communication et de la publicité qui aura en charge de collecter les données, les analyser et de imputer aux autorités pour jouer le rôle de conseils. Siaka DOUMBIA
Arouna Modibo Touré (MENC) : “Ce secteur doit être animé par des professionnels du métier qui doivent se conformer au nouveau cadre juridique créé”
vant de lancer le processus de renouvellement des agréments professionnels portant exercice de l’activité publicitaire au Mali, le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, s’est dit un ministre heureux. Car pour lui, le lancement du processus de renouvellement des agréments est un moment de renouveau qu’il partage avec les agences de communication et de publicité qui reviennent de loin avec un cadre juridique inexistant, la confusion des rôles, des acteurs multiformes et inconnus, la domination de l’informel, un déficit de revenu des médias, la perte de confiance des acteurs. “Maintenant, grâce à notre détermination commune, nous avons une loi portant régime général de la publicité en date du 17 juillet 2017 et son décret d’application en date du 24 juillet 2018 qui, pour la première fois, accorde un statut juridique au métier de publicitaire au Mali. Nous avons signé un arrêté en date du 26 novembre 2018 qui fixe le montant et les modalités de paiement de la caution portant exercice publicitaire. C’est un grand pas en avant, nous allons ensemble maintenant ” transformer l’essai”. C’est ainsi que dans les prochains jours, nous mettrons en place un comité mixte (Etat-secteur privé) pour le renouvellement des agréments professionnels portant exercice de l’activité publicitaire au Mali sur la base des nouveaux textes. En concertation avec la Haute autorité de la communication (HAC) et le Gpac, nous mettrons en place un système de veille et de contrôle pour nous assurer que toutes les activités publicitaires au Mali soient conformes au droit positif en vigueur. Le secteur de la publicité doit être animé par des professionnels du métier. Ces professionnels doivent se conformer au nouveau cadre juridique que nous venons de créer. L’informel n’a plus sa place dans le secteur de la publicité. L’Etat assumera son rôle de régulateur à ce niveau”, a expliqué le ministre Arouna Modibo Touré.
Selon le ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, la publicité est une activité économique majeure qui doit participer activement à la création d’emplois formels et la redistribution de la richesse. Il a souhaité avoir en face des entrepreneurs qui tirent la locomotive vers des horizons meilleurs. “Nous voulons voir au Mali une nouvelle dynamique pour faire face à la compétition Uemoa-Cédéao. Je souhaite à la fin du processus de renouvellement des agréments professionnels portant exercice de la publicité au Mali, plus de créativité, plus de technologies, plus de revenus pour les médias publics et privés, plus de contrats pour nos artistes, une bonne synergie avec le secteur digital. Ensemble, construisons le chapitre 2 de la publicité au Mali !”, a espéré le ministre. Siaka Doumbia
Source: Aujourd’hui-Mali