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Rencontre des groupes armés à Alger : les séparatistes déclarent la guerre aux pro-gouvernementaux

A l’issue d’une rencontre en Algérie, les secrétaires généraux de trois groupes armés- en l’occurrence Bilal Ag Achérif du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Alghabass Ag Intalla du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), Sidi Brahim Ould Sidati du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) -se sont fendus d’une déclaration à l’allure va-en-guerre qui donne un ultimatum de 30 jours à tout groupe armé sur le prétendu territoire de l’Azawad de rejoindre l’un de ces trois mouvements ci-dessus cités. Quand on sait que les signataires ne sont autres que des séparatistes et que sur le territoire en question se trouvent d’autres groupes armés à connotation gouvernementale comme le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) de Ahmed Ould Sidi Mohamed, la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA) de Mohamed Ag Assaleh ou encore la Coordination des mouvements des forces patriotiques pour la résistance (CM-FPR) de Me Harouna Toureh, il est fort à craindre que ce ne soit le début d’un embrasement de la situation sécuritaire au septentrion malien.

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D’abord on est en droit de se demander ce que ces séparatistes entendent par territoire Azadien, après tout ce qui a été signé en termes d’accords entre les groupes armés et le gouvernement malien. Comment peut-on reconnaitre l’intégrité territoriale du Mali et s’inscrire d’ailleurs dans le cadre d’un dialogue inclusif inter-malien et continuer à seriner ce que le peuple malien déteste le plus : le mot Azawad. Ah, l’Azawad, le nom d’une vallée située quelque part dans la région de Tombouctou qui se retrouve dans le discours de quelques obnubilés par les fantasmes d’une République imaginaire.
 
Pourtant la conseillère Afrique de François Hollande, Mme Hèlène Le Gal avait été claire lors d’un point de presse le 19 mai 2014 à Bamako à la résidence de l’Ambassade de France : « le MNLA doit lever les ambigüités sur son discours car certaines déclarations de la rébellion touarègue laissent croire qu’elle reconnait l’intégrité territoriale du Mali, les autorités maliennes, mais d’autres évoquent le nom Azawad ».
 
Dans leur déclaration empreinte de condescendance, les séparatistes, ragaillardis par leur récente victoire militaire sur les Forces armées maliennes (Fama) les 17 et 21 mai 2014 à Kidal, avec bien sûr le soutien des mouvements jihadistes, soulignent que « l’analyse de la situation sécuritaire sur le territoire de l’Azawad, amène à constater une circulation anarchique des armes et une multiplication des groupes armés. Ces groupes armés issus de l’Azawad et de l’extérieur, qui sont hors processus, constituent un facteur d’insécurité dans l’Azawad et pour ses populations ».
 
A ce niveau, il est écœurant de voir le voleur crier au voleur. Ceux qui sont à l’origine de la circulation des armes dans cette partie du territoire malien, sont connus. C’est bien eux qui refusent toute idée de cantonnement comme stipulé dans l’Accord de Ouagadougou. Ce pied-de-nez à la communauté internationale a contribué à faire de la région de Kidal, leur fief, une zone de non droit, ni loi. C’est d’ailleurs eux et leurs alliés jihadistes qui ne peuvent être à l’origine de ce mouvement d’armes dans la région.
 
Aussi, ils poursuivent leur déclaration en ces termes : « Les mouvements de l’Azawad, après constat dans les villes et sur tout le territoire, lancent un appel à toutes personnes et à tous groupes armés hors processus qu’ils ont la liberté de choisir en trente (30) jours, soit d’ici le 29/06/2014, le ralliement à l’un des trois (3) mouvements officiels de l’Azawad : le Mnla, le Hcua ou le Maa. Toute personne et groupe armé qui n’auront pas fait leur choix à cette date seront responsables de toutes décisions qui seront prises à leur encontre. La présente de déclaration des mouvements de l’Azawad est un gage de leur volonté d’asseoir une sécurité réelle pour les azawadiens.
A cet effet il est demandé à la population d’apporter leur contribution pour la réussite de cette démarche et à la communauté internationale de maintenir son encouragement et d’apporter son assistance ».
La fameuse République de l’Azawad est-elle déjà née pour que ces aventuriers deviennent déjà maîtres de sa sécurité ? Dans tous les cas, cette déclaration ressemble fort à une guerre déclarée aux mouvements armés pro-gouvernementaux.
 
Dans cette partie du pays, il y a encore d’autres groupes armés comme le MAA de Ahmed Ould Sidi Mohamed, les mouvements d’auto-défense regroupés dans la Coordination des mouvements des forces patriotiques pour la résistance (CM-FPR) de Me Harouna Toureh ou encore la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA) de Mohamed Ag Assaleh lequel a été excommunié par le MNLA pour sa propension à vouloir se rapprocher de Bamako.
 
Comment donc obliger tous ces groupes armés à rejoindre dans 30 jours l’un des mouvements séparatistes alors qu’ils sont loin de partager la même conception ?
 
Nous n’avons pas encore réussi à joindre, pour le moment, un responsable des groupes concernés mais nous savons qu’il sera inconcevable pour les Me Harouna Toureh, Ahmed Ould Sidi Mohamed ou encore Mohamed Ag Assaleh de rejoindre ces pestilentiels séparatistes vomis même par la majorité des populations de leur fief Kidalois.
 
Et dans ce cas, il est sûr qu’on peut se diriger vers un affrontement entre les groupes armés du Nord. Déjà des accrochages avaient eu lieu entre les deux MAA à Tabankort, une localité à cheval entre Almoustrat et Anefis. Des affrontements qui avaient tourné à l’avantage du MAA pro-gouvernemental dont le secrétaire général est Ahmed Ould Sidi Mohamed. Comment des rebelles peuvent-ils aussi se prévaloir d’une telle déclaration dans un pays ? Il y a-t-il un Etat dans un Etat ?
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