Selon des informations, Lassine Bouaré, le ministre de la Cohésion Sociale, de la Paix et de la Réconciliation Nationale était le jeudi 31 janvier 2019 dans le cercle de San.
Accompagné de Biramou Sissoko, gouverneur de la région de Ségou, le ministre a présidé une rencontre de médiation entre les communautés peulhs et donsos de la zone de San. Ladite rencontre s’est tenue au stade municipal avec la présence des autorités administratives, politiques, coutumières et autres personnalités du cercle de San.
À cette rencontre de San, deux membres de l’équipe régionale d’appui à la réconciliation ont aussi pris part. Il s’agit de Baseydou Tall, leader religieux et Aliou Diadjé Maïga, personnes ressources et homme politique. Selon les mêmes sources, cette rencontre serait financée par Eucap Sahel, la mission de soutien aux capacités de sécurité intérieure du Mali de l’union européenne.
C’est déjà une bonne chose que le ministre de la cohésion sociale et le chef de l’exécutif régional de Ségou se rendent à l’intérieur pour débattre de problèmes entre les communautés. Sauf que ce n’est pas le bon endroit ou la bonne localité de la région de Ségou qui a été choisi pour cette rencontre intercommunautaire. Nous pensons, qu’il était plus nécessaire de tenir une telle rencontre à Macina ou Niono, qu’à San. Comparativement aux cercles de Macina et de Niono, le cercle de San a moins de problèmes communautaires. C’est d’ailleurs, ces derniers temps que la zone de San a connu des mouvements de donsos. Aussi, les dernières attaques qu’ont subies les peulhs de San et de Tominian, ont été surtout perpétrées par des donsos qui seraient venus de l’inter fleuve de Macina. À Macina, le problème entre donsos et peulhs perdure il y a au moins 4 ans.
S’il y a vraiment nécessité d’une mission de réconciliation dans une partie de la région de Ségou, c’est dans les six communes de l’inter fleuve de Macina. Il s’agit de la zone qui fait frontière avec la région de Mopti, à travers les villages des communes de Diafarabé, Diondjori et Teninkou. Dans l’inter fleuve de Macina, de villages entiers ont été dévastés par les conflits communautaires. Il était encore mieux de voir le ministre, le gouverneur et leur suite à Macina qu’à San. Surtout que dans les villages de Macina, les populations attendent avec impatience le clin d’œil des autorités nationales.
Il faut arrêter de mettre de la poudre aux yeux des gens avec les actions médiatiques. Malheureusement, les autorités maliennes n’aiment que les actions d’éclats et communicationnelles. Qui ne se souvient pas de la dernière visite à San, du gouverneur de la région de Ségou, où des cameras avaient été apportées pour juste filmer une scène de remise de bétails à leurs propriétaires. Pourtant, les véritables acteurs de cette action ont été oubliés au cours de cette cérémonie de remise de bétails. En ce référant même au partenaire de financement de cette rencontre, il est facile de comprendre qu’il s’agit plutôt de communication que d’action de sensibilisation. Eucap Sahel est selon nous une structure de communication des actions de l’Union européenne au Mali. C’est encore mieux une organisation d’espionnage et de recensement des faiblesses des forces de sécurité intérieure.
Youssouf Konaré
Source: Nouveau Réveil