Le président de la Transition, Bah N’Daw a bouclé, hier, sa tournée par la Guinée-Bissau où il y a passé 24 heures. Le chef de l’État a dit toute sa reconnaissance à son homologue bissau-guinéen pour son engagement et sa sympathie pour le Mali. «Il (le général Umaro Sissoco Embalo, ndlr) était le seul chef d’État présent à mon investiture le 27 septembre 2020. J’en ai saisi la portée, son engagement. Il était de mon devoir d’offrir à mon frère ma première sortie pour le remercier de cet acte», a déclaré Bah N’Daw au palais présidentiel lors d’un point de presse qui a mis fin à son séjour en terre bissau-guinéenne.
Auparavant, le président Bah N’Daw avait déposé une gerbe de fleurs au pied du mausolée de Amilcar Cabral, héros de la guerre d’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert.
Il fut assassiné à Conakry le 20 janvier 1973. Et comme un symbole, ce recueillement a coïncidé avec les festivités du 56è anniversaire de la création de l’armée bissau-guinéenne. Cette fête commémorative à laquelle le président Bah N’Daw a pris part, a été couplée à la cérémonie de transfert de la dépouille mortelle de l’ancien président de la République de Guinée-Bissau, João Bernardo Vieira dit «Nino Vieira», son nom de combattant. Le chef de l’État malien s’est recueilli devant le cercueil avant de signer le livre de condoléance.
Né le 27 avril 1939 à Bissau, Nino Vieira a été assassiné le 2 mars 2009. Chef du gouvernement de 1978-1980 puis président de la République de 1994-1999, il a été évincé du pouvoir à la suite d’une guerre civile.
Suite à une élection tenue en juillet 2005, João Bernardo Vieira occupe à nouveau la présidence de la République entre 2005-2009. Il avait rejointle Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) de Amílcar Cabral en 1960 et a joué un rôle majeur dans la guerre de libération menée par les guérilleros du pays contre le régime colonial portugais. C’est Nino Vieira qui a lu dans le maquis le texte de la proclamation de l’indépendance de la Guinée portugaise à l’Est du pays, concrètement à Madina De Boé, a expliqué l’attaché de presse du chef d’État major général de l’armée bissau-guinéenne, Usumane Conaté.
À sa mort en 2009, cet homme d’État qui a marqué l’histoire politique de son pays a été enterré au cimetière municipal de Bissau. Un mouvement (Movimento Nino Ka Murri) pour la valorisation de sa figure a fait une pétition pour réclamer le transfert de ses restes au cimetière des héros de la nation. Eu égard à tout ce qu’il a fait pour le pays.
C’est ainsi qu’il sera, avec l’accord de sa famille, élevé par un décret présidentiel au grade de héros de la libération nationale à titre posthume, comme l’a rappelé le président Embalo dans son oraison funèbre. Nino Vieira reposera donc à la forteresse aux côtés de Amílcar Cabral, où un mausolée construit en vitre porte désormais le nom de celui qu’on appelle ici le combattant du Sud. Ce geste du nouveau président bissaau-guinéen participera sans doute à la consolidation de la cohésion nationale, dit-on à Bissau.
À la cérémonie funèbre ont succédé les festivités de l’anniversaire de l’armée. Lors de laquelle le président Umaro Sissoco Embalo, en tenue militaire, bâton de commandement en main, a revu la troupe, donnant ainsi le top départ de l’événement. La fête sera marquée par la décoration de 18 officiers commandants, promus au grade de lieutenant-colonel.
Une parade militaire au cours de laquelle ont défilé les différents corps de l’armée bissau-guinéenne a mis fin aux festivités.
Envoyé spécial
Cheick M. TRAORÉ
Source: L’Essor- Mali