Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Regards croisés des leaders communautaires de Tombouctou sur la réconciliation

La cohésion sociale a été menacée pendant l’occupation du nord du Mali par les groupes terroristes en 2012.

Pour recoudre le tissu social, des actions ont été entreprises par les autorités maliennes telles que la création du ministère de la réconciliation nationale.

mnla cma hcua rebelle touareg independanliste bandis armee combattant arabes nord mali azawad kidal gao tombouctou desert

Il est aussi prévu la mise en place de mécanisme de justice transitionnelle notamment par l’opérationnalisation de la Commission vérité justice et réconciliation, l’élaboration d’une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale.

Quel regard les leaders communautaires de la région de Tombouctou portent sur la cohabitation actuelle entre les différentes communautés, l’accord de paix, le sort des réfugiés, … ?

Les leaders des trois principaux groupes ethniques (Arabe, Songhaï, Touareg) de la région, se prononcent sur ces différentes questions et proposent des solutions.

Sahelien.com : Comment se passe la cohabitation actuellement avec les autres communautés ?

Mohamed Salah, chef de la tribu Oulad Ghannam de Tombouctou: Nous vivons la cohabitation en toute tranquillité. A part les bandits armés qui attaquent sur les axes routiers, ce qui crée parfois des problèmes entre les communautés, tout va bien.

Ousmane Alamine Touré, leader religieux à Tombouctou: La cohabitation se passe à merveille. Nous avons constaté que les populations qui se sont déplacées sont en train de revenir. Nous avons vu des moments où Tombouctou était vide. Aujourd’hui les Arabes, les Tamasheq, bref, les déplacés et réfugiés reviennent. Nous pouvons dire merci parce que la situation redevient peu à peu normale.

Djiddou Ag Almoustapha, chef de la tribu Imrhad de Tombouctou : Elle est beaucoup plus normale que le mois passé, même si elle n’est pas encore totale. Les gens se croisent, ils s’entendent petit à petit, c’est une nécessité de vivre ensemble.

Sahelien.com : Comment effacer les préjugés entre les communautés ?

Ousmane Alamine Touré, leader religieux: C’est un peu difficile, mais à Tombouctou, nous sommes tolérants. On a dit à tout le monde de rentrer, il faut qu’on se donne la main pour reconstruire ce Mali, particulièrement Tombouctou.

Mohamed Salah, chef de la tribu Oulad Ghannam : C’est avec les réunions, les rencontres inter et intra-communautaires que nous pouvons effacer beaucoup de choses.

Djiddou Ag Almoustapha, chef de la tribu Imrhad : Si les gens ont les moyens nécessaires de vivre ensemble et qu’il n’y a pas la pauvreté qui règne actuellement, je pense que la méfiance n’aura pas sa place.

Sahelien.com : Connaissez-vous le contenu de l’accord de paix signé à Bamako ? Que pensez-vous du volet paix et réconciliation ?

Ousmane Alamine Touré, leader religieux: Je ne connais pas vraiment le contenu, j’en ai entendu parler à la radio, je n’ai pas encore reçu les documents qui montrent vraiment ce qu’ils ont dit. Maintenant, ce que nous avons appris, c’est que nous avons entendu que la réconciliation doit bien se passer avec les comités qu’ils ont mis en place.

Djiddou Ag Almoustapha, chef de la tribu Imrhad : Concernant la situation entre le gouvernement et les autres mouvements, c’est un problème un peu particulier par rapport à tout ce que nous vivons ici. A Tombouctou, on se sent isolé ou même considéré comme des personnes de seconde zone. Depuis que la population de Tombouctou s’est retrouvée à nouveau dans les rues, on a jamais vu quelqu’un venir nous donner même une leçon morale, à plus forte raison nous aider. On a quitté nos maisons pleines de choses, on est revenu voir que tout a été détruit et personne ne s’est intéressé à nous.

Sahelien.com : Pensez-vous que les conditions sont réunies pour le retour des réfugiés ?

Mohamed Salah, chef de la tribu Oulad Ghannam : D’ici un à deux mois, je pense que s’ils ont commencé à appliquer l’accord, les réfugiés peuvent retourner. Ce qui se passe entre Tombouctou et Goundam ou Nara, n’a rien à avoir avec les conflits entre les communautés. C’est un phénomène international, ça n’empêche pas le retour des réfugiés.

Ousmane Alamine Touré, leader religieux : Les conditions ne sont pas encore réunies, il faut des moyens pour faire revenir les réfugiés et les placer dans leurs différents sites et les remettre dans leurs droits ainsi que tous ceux qui sont dans le nord.

Djiddou Ag Almoustapha, chef de la tribu Imrhad: Je pense qu’on doit au moins encadrer les réfugiés qui sont de retour à Tombouctou, cela est valable pour tous les trois régions du nord. , ils se sentent isolés, seuls et sans aucun soutien. Si ceux qui sont présents sont en paix et sont assistés, les autres viendront.

Sahelien.com : Quelle solution proposez-vous pour rétablir la paix?

Mohamed Salah, chef de la tribu Oulad Ghannam : Je pense que c’est la justice, l’égalité des chances. Quand les gens savent qu’ils sont tous des Maliens et qu’ils sont condamnés à vivre ensemble, les choses vont s’améliorer.

Ousmane Alamine Touré, leader religieux: Il faut absolument dialoguer entre nous les communautés, il faut qu’on se donne la main.

Djiddou Ag Almoustapha, chef de la tribu Imrhad : Une solution qui convient à tous. Il faut développer et créer l’emploi pour les jeunes et s’occuper des réfugiés qui sont actuellement à Tombouctou.

Sidi Yahiya, Augustin K. Fodou

Source: Sahelien

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct