Cette fois-ci, c’est la bonne. Enfin, peut-être. Le dîner organisé à l’Elysée, mercredi 28 septembre, entre Emmanuel Macron, sa première ministre, Elisabeth Borne, le patron du MoDem, François Bayrou, celui d’Horizons, Edouard Philippe, et les chefs de file des groupes parlementaires de la majorité doit permettre de clore le débat sur la méthode de mise en œuvre de la réforme des retraites. Qu’elle soit menée « à la hussarde », comme le dénoncent les syndicats, dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), ou de façon moins précipitée, elle « se fera », martèle-t-on à l’Elysée. Avec la volonté d’Emmanuel Macron qu’elle entre en vigueur à l’été 2023.

Reste à savoir comment. Si l’idée d’un projet de loi spécifique, présenté début 2023, fait redouter un enlisement, une « troisième voie » est maintenant envisagée par l’exécutif : celle d’un projet de loi rectificatif au PLFSS, présenté d’ici au mois de janvier 2023. La mise en place de la réforme ne serait alors qu’une question de mois, voire de semaines. « Le chef de l’Etat l’a dit aux Français pendant la campagne présidentielle, il a été élu pour le faire. Maintenant, à chacun de prendre ses responsabilités. Attendre n’a pas de vertu », souffle un conseiller du président de la République.

L’impatience est devenue palpable à l’Elysée. Comme chez une partie des députés de la majorité, où le sujet finit par lasser, à force de s’étirer. « C’est comme le saut en parachute, à un moment il faut se lancer. La plupart du temps, ça se passe bien », soupire Eric Woerth, élu Renaissance (ex-La République en marche) de l’Oise, qui a mené une réforme des retraites, en 2010, lorsqu’il était ministre de Nicolas Sarkozy.

Voilà plus de deux ans que le sujet des retraites flotte dans l’atmosphère, pesant sur la popularité du chef de l’Etat sans que rien ne se soit, encore, concrétisé. La réforme, qui figurait dans le programme présidentiel du candidat Macron en 2017, était pourtant sur le point d’aboutir en mars 2020, avant d’être stoppée nette par l’irruption du Covid-19. Décrétant le pays « en guerre », contre le coronavirus, Emmanuel Macron décide alors de suspendre toute réforme, « à commencer » par celle « des retraites ».

Des mois de suspense

Un an et demi plus tard, en juillet 2021, après une vie heurtée par les confinements et les attestations, le chef de l’Etat promet de relancer la réforme avortée. Avec le souci de conserver son ADN réformateur et de recoudre le fil de son quinquennat. Mais le tempo reste flou. Le projet doit être enclenché, « dès que les conditions sanitaires seront réunies », indique alors Emmanuel Macron.

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