Sous la présidence du Général d’armée Assimi Goïta et en présence du Premier ministre, le Dr Général de Division Abdoulaye Maïga, le Conseil des Ministres du 3 janvier 2025 a pris une décision majeure : la dissolution des organes de la Chambre des Mines du Mali, remplacés par un Collège transitoire. Si cette décision peut sembler radicale, elle illustre une volonté politique ferme de remettre de l’ordre dans une institution cruciale pour l’économie nationale.
La Chambre des Mines : une institution en crise
Bamada.net-Depuis sa création en 2018, la Chambre des Mines avait pour vocation de représenter et d’organiser les acteurs du secteur minier. Pourtant, les dysfonctionnements internes et l’absence de renouvellement de ses organes ont entravé son efficacité. Les textes encadrant son fonctionnement se sont avérés insuffisants, et les consultations menées ces dernières années ont confirmé l’impossibilité d’organiser des élections crédibles avec le bureau en place.
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Cette paralysie institutionnelle n’était plus tolérable pour un secteur aussi stratégique que l’industrie minière, pilier de l’économie malienne.
Un choix nécessaire pour rétablir l’ordre
Dissoudre les organes de la Chambre des Mines, c’est prendre le risque de bouleverser un équilibre précaire, mais c’est surtout un acte de courage. Ce geste traduit une prise de responsabilité face à l’immobilisme. En instaurant un Collège transitoire, le gouvernement offre à la Chambre des Mines une chance de repartir sur des bases solides, avec des objectifs clairs : représenter efficacement les acteurs du secteur et collaborer activement avec l’État pour développer des politiques minières durables.
Un symbole de gouvernance renouvelée
Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de réforme institutionnelle sous la Transition. Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Assimi Goïta s’est engagé à assainir les structures publiques et parapubliques du Mali. Dans ce cas précis, il ne s’agit pas simplement de résoudre une crise interne, mais de redonner à la Chambre des Mines sa crédibilité et son rôle stratégique dans le développement national.
Le Collège transitoire, bien que temporaire, a la lourde tâche de restaurer la confiance des acteurs miniers et de préparer le terrain pour des élections légitimes et transparentes.
Un défi pour le secteur minier
Avec une production aurifère en tête des exportations et des recettes fiscales, le secteur minier est vital pour le Mali. Cependant, il est également confronté à des défis majeurs : exploitation artisanale incontrôlée, manque de transparence dans la gestion des ressources, et pressions internationales sur l’environnement.
La restructuration de la Chambre des Mines pourrait être une opportunité pour répondre à ces défis. Mais cela nécessitera une volonté collective, un dialogue inclusif, et des réformes courageuses.
Un futur à construire ensemble
La dissolution des organes de la Chambre des Mines doit être perçue comme un nouveau départ, et non comme une fin. Les acteurs du secteur, qu’ils soient investisseurs, opérateurs ou décideurs politiques, doivent saisir cette occasion pour refonder l’institution sur des bases solides et transparentes.
En réformant la Chambre des Mines, le gouvernement malien pose un acte fort pour moderniser l’économie et renforcer la souveraineté nationale. Reste à espérer que cette réforme soit menée avec rigueur et rapidité, pour éviter que cette transition ne devienne, elle aussi, un état permanent.
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Moise Touré
Source: Bamada.net