Oh Seigneur, Dis-nous : comment en sommes-nous arrivés là ? Comment Tes enfants ont-ils pu devenir aussi cruels, aussi emportés par la colère qu’ils en ont oublié toninterdit : Tu ne tueras point ? Abdoulaye Macalou, qu’on appelait affectueusement Lord, n’avait que 24 ans.
Qui a déjà vu un « irresponsable » malien de 24 ans assumer autant de devoirs ? Un jeune qui prend soin de ses parents ? Un jeune qui paie la scolarité de ses petits frères ? Un jeune qui, pendant le mois de Ramadan, pense aux enfants démunis ? Un jeune qui offre du bonheur aux enfants de la rue, en leur permettant de jouer au football, de rêver, de sourire ? Il était peut-être jeune, mais il assumait. Il était peut-être « irresponsable » aux yeux de certains, mais il portait des responsabilités que beaucoup n’oseraient même pas affronter. Et pourtant, on l’a tué. Pas la maladie, pas un accident. La foule. Ce mot qui devrait rassembler mais qui, ce jour-là, a détruit. Et par ceux oui, ils existent qui justifient l’injustifiable : « Il était irresponsable », disent-ils. Comme si ces mots suffisaient à ôter la vie.
Oh Lord, Quelle irresponsabilité y a-t-il à se battre avec dignité, à user de son art dans la rue pour nourrir les siens, pour alléger la souffrance des siens ? Il ne volait pas, il se battait pour la survie On nous a dit qu’il avait fait exprès de percuter une vieille dame. Faux. Que la vieille est morte, mensonge, encore un. Comme si la mort ne suffisait pas, il fallait encore salir sa mémoire. Pendant que sa mère pleure, pendant que ses frères tremblent, pendant que ses amis, les vrais, étouffent de douleur. Oh Lord, Fais la lumière sur nos cœurs. Éteins la haine, les jugements hâtifs, les condamnations sans preuve. Redonne-nous l’humanité. Apaise les cœurs de certains de nos frères. Que la justice et la vérité redeviennent nos repères, non la colère, non la vengeance.
Lord n’était pas parfait, mais il était bon. Il était un pilier. Un repère. Un frère. Un fils. Un exemple.
Dors en paix !
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