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Réflexions sur l’avenir de la défense française

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Henri Weissenbach, ancien éditeur, estime que l’Europe de la défense reste un idéal lointain. Pour l’heure, la France, comme la Grande-Bretagne, doit prendre garde à ne pas tomber dans l’insignifiance militaire

L’opération «Serval» menée au Mali fut un succès pour la France. Serval a permis de contrer l’offensive djihadiste en lui cassant les reins et, dans le mouvement, de permettre l’unité et la restauration d’un Etat au Mali. Les élections présidentielles ont replacé la nation malienne, vaille que vaille, dans le champ du politique. Cependant, ce succès tem­poraire et fragile est à relativiser. Sur le plan militaire, même si aucune autre nation européenne n’aurait été à même de réaliser une telle opération, l’armée française n’avait face à elle, somme toute, qu’un adversaire relativement insignifiant en termes militaires. Selon les informations disponibles, AQMI, le Mujao, Ansar Eddine et d’autres factions mineures de la mouvance islamiste ne rassemblaient pas plus de 2000 à 3000 combattants entraînés et équipés. Lors du déclenchement de Serval, ces mouvements s’étaient adjoint quelques milliers de supplétifs, souvent des adolescents, de bien peu de valeur militaire.

L’armée française n’a pas eu à affronter des soldats équipés de blindés, d’artillerie, de batteries antichars et antiaériennes et de moyens de détection électroniques. La campagne a surtout été un défi logistique. Aurait-elle dû se frotter à une force du type de celle que le Hezbollah opposera en 2006 à l’armée israélienne au Sud-Liban, le bilan des pertes humaines et de matériels ainsi que la durée de l’opération et son succès se jugeraient à une autre échelle. Autre constat, celui de la faiblesse dans la projection des forces. Malgré sa présence dans plusieurs bases africaines de la région, l’armée française n’aurait pu, sans le concours matériel de ses alliés, amener sur le terrain, à plus de 4000 km de son territoire, les 5000 hommes et les 20 000 tonnes de matériel nécessaire (à fin février 2013). Le déficit en avions de transport et en avions ravitailleurs est criant. Quant aux moyens de renseignement, lacunaires, ils ne couvraient pas en continuum le champ des opérations et le recueil ne pouvait pas être totalement intégré et redistribué dans les délais utiles au commandement. Manque de drones de longue endurance, manque d’appareils pilotés firent qu’il persistait un certain brouillard de la guerre et des zones inconnues. Ces carences n’auraient pas forcément empêché l’opération et son succès sans le secours de tiers, mais elle l’aurait compromise en réduisant considérablement son tempo. On sait que la vitesse était le gage de son succès, celui-ci aurait été dès lors beaucoup plus coûteux si troupes et matériels étaient arrivés à un rythme ne permettant pas la rapidité du déploiement que l’on a vue et la surprise qu’elle a causée à ­l’adversaire.

 

Source : le temps

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