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Référendum au Congo : retour au calme à Brazzaville après de nouveaux troubles

La situation à Brazzaville était revenue au calme mercredi après-midi après la brève interpellation de dirigeants d’opposition et de nouveaux affrontements entre forces de l’ordre et manifestants opposés au référendum de dimanche, qui pourrait permettre au président Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016.

congo brazzaville rdc president DENIS SASSOU NGUESSO

Selon les autorités quatre personnes au moins ont été tuées dans des violences mardi à Brazzaville et à Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans le sud du pays.

Paul-Marie Mpouélé, coordinateur du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad, opposition) a contesté ces chiffres en avançant mercredi un bilan d’un vingtaine de morts.

Mercredi matin, des groupes de quelques dizaines de jeunes se sont opposés aux forces de l’ordre pour le contrôle de barricades dressées la veille sur une grande artère d’un quartier ouest de Brazzaville, selon un journaliste de l’AFP.

Plusieurs grenades lacrymogènes ont été tirées, apparemment sans faire de blessés. Hormis ces heurts la journée a semblé plutôt calme dans la capitale, mais six dirigeants d’opposition ont été brièvement interpellés.

Tous appartiennent au Frocad, une des deux coalitions dénonçant comme un « coup d’État constitutionnel » le référendum de dimanche sur un projet de nouvelle constitution faisant sauter les deux verrous empêchant M. Sassou de briguer un troisième mandat en 2016.

Âgé de 72 ans cette année, M. Sassou Nguesso cumule plus de 30 ans à la tête du Congo, petit pays d’Afrique centrale de 4,4 millions d’habitants. Riche en pétrole, cette ancienne colonie française est classée par l’ONU comme un pays au « développement humain moyen », mais le chômage y fait des ravages chez les jeunes.

Selon une source policière, quatre des six dirigeants interpellés pour avoir été vus mercredi « avec des militants qui portaient des cocktails Molotov » ont été convoqués chez le procureur pour jeudi.

M. Mpouélé, coordinateur a appelé le chef de l’État à « apaiser le Congo » et à faire en sorte que « la Force publique se calme pour que la politique reprenne le dessus ».

Mardi soir, Pascal Tsaty Mabiala, un des chefs du Frocad, avait souhaité « une insurrection pacifique populaire » pour empêcher la tenue du référendum, et M. Mpouélé a appelé une nouvelle fois M. Sassou à renoncer à soumettre au vote un projet de nouvelle constitution qui, selon lui, a « profondément divisé les Congolais ».

– ‘Rassembler et apaiser’ –

« Denis Sassou Nguesso peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre. Ensuite il faut toujours veiller à rassembler, respecter et apaiser », a estimé à Paris le président français François Hollande.

Les violences de mardi avaient éclaté après l’interdiction des rassemblements publics alors que l’opposition appelait à la « désobéissance civile » pour faire échouer le référendum.

Après l’incendie de trois commissariats de police dans le sud et l’ouest de Brazzaville, le gouvernement a condamné une « insurrection organisée et coordonnée » ayant visé sciemment des « symboles de la République ».

Dans les quartiers nord et dans le centre de la capitale, la vie a repris un cours normal mercredi alors que la veille, la quasi-totalité des commerces, des administrations et des écoles de la capitale étaient restés fermés.

A la lisière entre le centre et le sud de la capitale, près du grand marché Total, des militaires filtraient dans l’après-midi les voitures en fouillant tous les coffres, a constaté un journaliste de l’AFP.

Comme la veille, l’internet mobile, les services de minimessages et le signal de la radio française RFI sont restés coupés mercredi à Brazzaville.

M. Sassou a dirigé le pays à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il a perdues. Revenu au pouvoir en 1997 à l’issue d’une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.

La Constitution de 2002 limite à deux le nombre des mandats que peut exercer un chef de l’État et interdit d’être candidat à la magistrature suprême toute personne âgée de plus de 70 ans. Ces deux dispositions ont été supprimées dans le projet de loi fondamentale devant être soumis au peuple dimanche.

 

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