L’optimisme du gouvernement de Transition de tenir sur l’ensemble du territoire malien, le référendum constitutionnel se vole à l’éclat. Les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad ont créé la surprise en interdisant la tenue du référendum constitutionnel prévu ce dimanche à Kidal, Tessalit et quelques enclaves sous leur contrôle. Cette décision inattendue de la CMA vint accroître davantage le climat de tension qui existe entre Bamako et les ex-indépendantistes qui ont toujours des velléités sécessionnistes.
La Coordination des mouvements de l’Azawad reproche aux autorités de Transition la non prise en charge de l’Accord pour la paix lors de l’élaboration de ce projet de nouvelle Constitution. En plus des zones sous contrôle djihadiste dans les régions du Centre et du Nord du pays où ce scrutin référendaire ne peut pas se tenir, c’est celle de Kidal qui fera tache noire, car il y a un gouverneur et une armée constituée à Kidal.
Le non tenu du vote par anticipation des militaires à Kidal est un signal envoyé au pouvoir central à Bamako, selon Dr. Aly Tounkara, expert du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel.
” La non effectivité du processus référendaire par les éléments des forces de Défense et de Sécurité présents à Kidal dans le cadre de l’armée reconstituée est un témoignage éloquent que cette partie du territoire échapperait au contrôle de l’Etat central du Mali. Mais dans le même temps, ça soulève aussi l’effectivité de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. C’est aussi un signal pour ces ex-rebelles à l’endroit des autorités maliennes que les velléités indépendantistes sont toujours d’actualité”, a déclaré Dr. Tounkara.
Cependant, quelles solutions pour la tenue de ce scrutin dans les zones sous contrôle de la CMA ?
L’administration Choguel Maïga et la Médiation internationale sont en négociations avec la CMA pour trouver un accord afin que le vote du 18 juin puisse se tenir à Kidal et les autres enclaves sous contrôle de la CMA.
Contacté par Mali Tribune, Mohamed Ramadan, le porte-parole de la CMA nous a fait savoir que s’il y a eu un compromis entre les deux parties, c’est possible que le référendum ait lieu à Kidal et également sur toutes les localités contrôlées par la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Ousmane Mahamane