A l’instar de Kayes, Ségou, Mopti et Gao, les locaux du gouvernorat du district de Bamako ont abrité, hier 2 août 2022, la phase régionale des consultations des forces vives de la nation dans le cadre de la rédaction de la nouvelle constitution. Une séance qui a réuni, en plus des représentants du district Bamako, ceux des régions de Koulikoro, Dioïla, Nara et Bougouni.
Après la classe politique et la société civile, la commission de rédaction de la nouvelle constitution a tenu la phase régionale des consultations des forces vives de la nation dans le cadre de l’élaboration de l’avant-projet de la nouvelle constitution du Mali. Une volonté affichée des plus hautes autorités de la transition d’associer l’ensemble du peuple malien à l’élaboration de la nouvelle constitution du Mali. Ainsi, le président de ladite séance, M. Boubacar Sow, rappelle : « De même que la guerre est trop sérieuse pour être confiée aux seuls militaires, la constitution est trop sérieuse pour être confiée aux seuls constitutionnalistes ». Une situation qui intervient pendant que le Mali vit une crise multidimensionnelle forte qui a mis en évidence l’importante nécessité pour notre pays de passer à une nouvelle constitution. En effet, les nombreuses tentatives échouées de la révision constitutionnelle de ces dernières années en sont une parfaite illustration. Plus de 80 propositions de modifications sur près de 120 articles.
Selon M. Boubacar Sow, il faut cette fois-ci donner une chance à cette volonté qui vise à adapter enfin la constitution de la République du Mali aux aspirations de son peuple. C’est aussi, selon lui, un préalable pour mener à bien la volonté affichée des plus hautes autorités de la transition d’instaurer des réformes politiques et institutionnelles dans le cadre de la refondation de l’État.
Par ailleurs, la commission de rédaction de la nouvelle constitution a tenu à rassurer sur les acquis démocratiques et certains principes intangibles de la constitution de 1992 qu’il faille préserver.
En outre, les différentes propositions soumises à l’appréciation de la commission de rédaction lors de cette phase régionale de Bamako font référence, entre autres, au renforcement de la décentralisation, la réduction des pouvoirs du président de la République, la création d’une cour de compte, la laïcité, la charte de Kouroukanfouga comme document de référence, la question des langues nationales, les Maliens de l’extérieur ; le statut des élus locaux ainsi que leur protection et rémunération ; la question du genre, le mariage forcé et la protection du mariage religieux, etc.
Il faut noter que parallèlement à la séance de Bamako qui a réuni, en plus des représentants du district Bamako, ceux des régions de Koulikoro, Dioïla, Nara et Bougouni, cette phase régionale d’écoute de la commission de rédaction de la nouvelle constitution s’est également tenue successivement hier à Kayes avec les représentants des région de Kayes, Nioro et Kita ; Ségou, avec les représentants de Ségou, San, Sikasso et Koutiala ; Mopti avec des représentants de Mopti, Bandiagara, Tombouctou, Taoudéni et Douentza et Gao avec des représentants de Gao, Ménaka et Kidal.
Issa Djiguiba