Ils avaient été l’ombre au dessus des femmes dans les régions du nord pendant la crise et l’occupation.
On les avait pensé révolus jusqu’à ces derniers mois où ils semblent devenir monnaie courante. En quelques semaines, les viols, qui sont désormais le faits des bandits armés, ont fait de nombreuses victimes.
Pratiqué généralement lors des conflits armés, des viols sur les femmes ont été commis en 2012 lors de l’occupation du territoire par les groupes rebelles et djihadistes. Bien que diminué depuis la reconquête du territoire, des individus armés renouent avec la pratique surtout sur les principaux axes routiers menant aux régions du nord du pays. Il y a un mois, des bandits armés ont attaqué des passagers qui passaient la nuit au bord du fleuve à Tombouctou, pour attendre la traversée par le bac au lendemain matin. Les agresseurs, après avoir dépouillé les voyageurs, se sont méthodiquement attaqué aux femmes présentes, auxquelles ils ont infligé toutes sortes de sévices. Sous le regard impuissant des autres passagers. Une semaine plus tôt, une femme avait été violée dans la même zone alors qu’elle revenait d’un point d’eau. Le dimanche 10 septembre dernier, nouveau braquage contre un bus de Maiga Transport entre Hombori et Gossi. Aux environs de 20 heures, les bandits détroussent les passagers et agressent sexuellement une jeune fille de 15 ans en présence de ses parents. Un acte d’humiliation et d’atteinte à la dignité humaine qui prend de l’ampleur de plus en plus. Le dernier cas en date s’est déroulé ce week-end. Samedi 12 septembre au soir, les passagers d’une voiture personnelle venant de Tombouctou pour Sévaré tombent sur une jeune femme dans un état critique sur la route entre Bambara Maoude et Ngouma. Elle a été violée et ses agresseurs lui ont tiré dans les fesses, selon les témoins. Malgré la diligence des bons samaritains, elle succombera lors de son transport vers l’hôpital.
Face à des tels actes barbares, les voix se lèvent pour interpeller les autorités et les organisations de droit de l’homme. L’insécurité sur les axes routiers ne permet plus de voyager, les passagers craignant d’être dépossédés de leurs biens, voire pire. Les transporteurs n’osent plus emprunter ces routes, à l’instar d’Ansongo-Ménaka, où c’est l’arrêt total des camions de transports depuis cinq jours à cause des attaques régulières.
Source: journaldumali