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Rebond : LE MEILLEUR, LE PRÉJUDICIABLE ET LES CHAMPIONS

La dernière CAN ne sera pas inoubliable, mais elle n’a manqué ni d’hommes forts, ni de moments forts

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Le meilleur de la CAN 2015 ? Indiscutablement la Côte d’Ivoire – Algérie de superbe facture et qui n’aurait certainement pas déparé en demi-finale de Coupe du monde. Voilà un match qui par le niveau atteint confirmait bien que des représentants du football africain peuvent rivaliser d’égal à égal avec les meilleurs d’Europe et d’Amsud pour peu qu’ils jouent sur leur qualités, ne s’embarrassent pas de fioritures tactiques superflues et aient l’ambition de s’imposer à leurs adversaires au lieu de s’adapter à lui. Dans ce quart de finale, il y avait tout ce que le football moderne peut offrir de plaisirs à un amateur exigeant : un duel tactique passionnant dans lequel chaque équipe a eu ses temps forts ; une spectaculaire opposition de style entre d’un côté une Algérie subtile et joueuse, et de l’autre des Eléphants solides et aux contres chirurgicaux ; des coups d’audace comme le poker tenté par Gourcuff dans le dernier quart d’heure en lançant deux attaquants de pointe (Ishati Belfofodil et Islam Slimani) ; des beaux gestes comme ceux alignés par Yacine Brahimi ou l’inattendue percée balle au pied du défenseur Bailly qui amena le second but ivoirien ; et enfin une pléiade de joueurs talentueux qui a donné la partie une touche technique exceptionnelle.
Le meilleur de la CAN ? C’est aussi l’affirmation d’une génération d’entraîneurs qui empruntent la démarche de l’expérimenté Claude Le Roy. On peut reprocher beaucoup de choses à l’entraîneur français qui s’engage presque toujours sur le court terme, mais celui-ci possède un talent très particulier, celui de tirer le meilleur aussi bien de ses joueurs individuellement que de son équipe. Hervé Renard et Florent Ibengué possèdent la même habileté dans le management des hommes et leur mérite n’est pas mince. Car l’un comme l’autre gèrent des effectifs où les fortes têtes ne manquent pas. Mettre ensemble ces tempéraments volcaniques, les amener à se plier à une discipline tactique et les convaincre de faire preuve d’abnégation représente un challenge guère évident à relever et que ces deux coaches ont remporté. Gourcuff, lui, a réussi l’exploit de convertir à la stabilité dans la performance une Algérie qui avait l’habitude de se débander dans la difficulté. Le meilleur de la CAN 2015 ? C’est aussi la prestation impeccable réalisée par l’arbitre Gassama en finale. Impassible, souriant, pédagogue, vigilant, intransigeant, il a su allier avec un bonheur rare la fermeté dans les principes et la souplesse dans l’application de ceux-ci. La preuve la plus éloquente de son savoir-faire a certainement été administrée avec la gestion des accrochages extrêmement rugueux entre les défenseurs Bailly (RCI) et Boyle (Ghana). Un referee inutilement pointilleux aurait au minimum infligé un carton jaune aux deux joueurs passablement échauffés et surtout coupables de récidives. M. Gassama, lui, préféra jouer l’apaisement. Les événements donnèrent raison à sa méthode puisque Boyle et Bailly continuèrent à se livrer un duel extrêmement serré, mais disputé dans le meilleur esprit.

DEUX VERTUS. Le moins glorieux de la dernière CAN ? Sans aucun doute, le penalty effarant sifflé au cours de Tunisie – Guinée équatoriale et qui au niveau de la symbolique s’est avéré désastreux pour le continent. En dehors du malaise général déclenché chez tous ceux qui aiment le ballon rond, l’épisode a donné l’occasion aux « observateurs » paternalistes qui considèrent encore le football africain comme un grand enfant doué, mais immature de déverser leurs commentaires faussement apitoyés. S’il serait tout à fait inutile de répliquer à ces analyses simplificatrices, on devrait quand même souhaiter que la CAF se montre plus vigilante dans le choix des arbitres affectés aux rencontres sensibles. Cette précaution, valable pour le duel tuniso-équatoguinéen, aurait dû s’appliquer encore plus pour la confrontation qui a opposé les hôtes de la compétition aux Black stars. En effet, désigner un referee du Gabon pour diriger une demi-finale impliquant la Guinée équatoriale équivalait à allumer une mèche à combustion lente près d’un baril de poudre. Car lorsque l’on sait la très forte rivalité entre les supporters des deux pays, on peut facilement à s’attendre à ce que les décisions du juge central soient systématiquement contestées. Et puissent même provoquer des dérapages du public.
Les Eléphants font-ils un beau champion ? A notre avis, oui. A condition que l’on se montre indulgent à l’égard de la qualité moyenne de leur prestation en finale. Car bridés par le poids de l’enjeu et souvent étouffés par la qualité du jeu collectif ghanéen, ils se sont montrés dimanche dernier plus solides et solidaires que réellement inspirés. Mais le team ivoirien a démontré tout au long du tournoi deux vertus indispensables pour qui prétend à la consécration. Il a su d’abord monter en puissance. L’équipe qui a bataillé presque d’égale à égale avec la meilleure sélection du tournoi (l’Algérie) ne ressemblait en rien à la formation hésitante qui lors de son premier match s’est fait promener par moments par la Guinée. Elle était aussi totalement différente de l’ensemble maladroit qui contre les Aigles n’avait recollé au score que par la grâce d’une erreur défensive collective des nôtres. La renaissance ivoirienne date, à notre avis, du dernier match de poule disputé contre le Cameroun. Les Eléphants avaient pour l’occasion laissé de côté tous les calculs superflus et étaient partis chercher leur qualification là où elle pouvait être obtenue, c’est-à-dire dans une victoire. L’option faite en faveur de l’offensive doit être d’autant plus soulignée que c’est justement cette prise de risque faite d’emblée qui a manqué dans le dernier match aux Aigles. Ces derniers sont tactiquement restés assis entre deux chaises pendant toute la première mi-temps.

NI MENEUR, NI CATALYSEUR. La victoire méritée obtenue sur les Lions indomptables a complètement libéré les Ivoiriens. Ceux-ci qui récupéraient de surcroît Gervinho ont donc appliqué avec beaucoup de sang-froid et surtout d’engagement leur plan de bataille contre les Verts algériens qui leur étaient intrinsèquement supérieurs. Leur succès s’est construit sur le talent individuel de leurs attaquants (Wilfried Boni et Gervinho), sur une pression physique impitoyablement exercée sur l’adversaire (le duel épique entre Dié Serey et Brahimi) et sur une performance presque parfaite de leur keeper, Sylvain Gbohou. De notre point de vue, le sacre de Yaya Touré et des siens s’est bâti sur la confiance en soi acquise lors du duel contre les Algériens. Ces derniers avaient en effet hissé leur qualité de jeu à un tel niveau que seul un team exceptionnellement mobilisé pouvait s’accrocher. C’est donc sur une assurance toute neuve gagnée dans la douleur que les futurs champions se sont appuyés pour poignarder tranquillement une RDC extrêmement talentueuse. C’est aussi sur elle qu’ils ont basé leur résistance lors des temps forts du Ghana.
La seconde vertu démontrée par cette Côte d’ivoire et qui la différencie absolument de ses devancières immédiates est que l’équipe prédomine désormais sur les individualités. La fameuse génération dorée fourmillait à un moment donné de talents exceptionnels en attaque, mais sans aucune personnalité pour assurer le liant entre les brillants solistes. Les finales perdues et les matches ratés en Coupe du monde ont largement démontré que le capitaine Drogba – peut-être à cause de sa culture d’attaquant de pointe – n’était pas un meneur d’homme, ni un catalyseur d’énergies. Aujourd’hui, les clés de l’équipe ont été remises à Yaya Touré, qui a accepté (bien que cela fut à contrecoeur) d’occuper une position beaucoup plus reculée que celle qui lui est dévolue à Manchester City. Mais ce qui est le plus important dans le comportement de la sélection, c’est qu’une défaillance du leader (il en eut) ne met plus en danger l’équipe. ^Au plus fort de la domination algérienne et alors que Yaya Touré semblait visiblement largué, Gradel avait abandonné sa fonction d’attaquant pour se dévouer avec une intelligence de jeu remarquable dans un épuisant travail de récupération et de relance aux quatre coins du terrain. Dié Sérey, l’aboyeur de service, n’a pas hésité au besoin à houspiller son propre capitaine tandis que Kolo Touré a guidé en payant de sa personne et avec une humilité exemplaire ses jeunes partenaires de défense.
Les Eléphants préserveront cet état d’esprit particulier qui leur autorise à nourrir de belles ambitions sur le moyen terme ? La réponse n’est pas évidente pour quiconque est un tant soit peu familier des terribles pressions exercées par le public et parfois les officiels sur la sélection ivoirienne. Le souhait formulé par Copa Barry de voir ses jeunes coéquipiers protégés prend donc tout son sens. Et le premier à s’employer dans la préservation des joueurs sera certainement le coach Renard. A qui sa jeune expérience a déjà enseigné l’extrême fragilité de la gloire.
G. DRABO

SOURCE : L Essor

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