L’opposant Norbert Luyeye est accusé d’avoir comploté contre les institutions. Le président de l’Union des républicains et ancien secrétaire particulier d’Etienne Tshisekedi a été arrêté dimanche 7 août à son domicile par des militaires avec plusieurs autres personnes, visiteurs et militants. Tous sont détenus aux renseignements militaires. Son parti demande sa libération immédiate et proteste contre une nouvelle violation des droits de l’homme. Que répondent les services de sécurité congolais ?
Selon ces services, Norbert Luyeye serait sous surveillance depuis plusieurs mois. Dimanche 7 août, il aurait été arrêté alors qu’il était en réunion avec des militaires dont deux officiers subalternes de la garde républicaine. L’un d’eux se serait échappé mais aurait été rattrapé depuis. C’est la réunion que les services de sécurité disaient attendre.
Toujours selon ces services, l’opposant se serait vanté auprès de certains interlocuteurs d’avoir des contacts avec la garde républicaine et certains groupes armés. Les services de sécurité de l’Etat assurent même détenir des enregistrements obtenus à l’insu du président de l’Union des républicains où il aurait affirmé qu’une solution pacifique à la crise en cours était impossible, qu’il allait falloir recourir aux armes.
Obtenir des armes
Un premier rapport daté du 24 mai fait mention de Norbert Luyeye, et qu’il se serait dit capable « d’obtenir des armes de Kibomango », le centre d’entraînement de la garde républicaine. A partir de là, les services disent avoir attendu de voir si l’opposant avait véritablement des contacts au sein de la garde républicaine et commençait à mettre son plan à exécution. Pour ce qui est des groupes armés, les forces de sécurité évoquent des contacts avec un déserteur de l’armée congolaise, ex-M23, déjà détenu avec un individu qui se présentait comme membre des Maï-Maï Yakutumba, interpellé avec lui. Des messages auraient également été échangés avec des membres présumés du NDC Cheka.
Le parti de Norbert Luyeye dit tomber des nues et dément formellement que le président de l’Union des républicains ait été en réunion avec des militaires ou ait fomenté un quelconque projet de coup d’Etat par les armes, avec ou sans groupes armés. L’Union des républicains contine d’exiger la libération immédiate de Norbert Luyeye qui n’aurait jusqu’ici pas pu avoir accès à un avocat.
Rfi