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RDC : cinq journalistes « enlevés », un expert belge expulsé

Cinq journalistes d’un magazine paraissant à Kinshasa ont été « enlevés » vendredi par des policiers une semaine après la publication d’une série d’articles sur des détournements des rations d’élèves-policiers, a indiqué un responsable de leur média.

« Des policiers ont procédé tôt ce matin à l’enlèvement de cinq journalistes d’AfricaNews. Il  s’agit notamment d’Octave Mukendi, Bruce Landu, Roddy Bosakwa et Dan Luyila. Tous ont été conduits vers une destination inconnue », a affirmé dans un communiqué Achille Kadima, directeur de publication du tri-hebdomadaire AfricaNews.

Les policiers qui ont effectué cet enlèvement n’ont présenté « aucun document », a déploré M. Kadima, qui a déclaré vivre depuis  
Contacté par l’AFP, le porte-parole de la police nationale à Kinshasa n’a pas été en mesure de commenter cette information.
Vendredi, le directeur d’AfricaNews s’était plaint d’une « rafle des journaux » AfricaNews auprès des revendeurs à la criée opérée par des policiers, dans une lettre adressée au chef de la police nationale congolaise.
A la une de cette édition du tri-hebdomadaire, il était écrit: « Enquêtes sur le détournement des rations des élèves policiers, le général Kanyama convoqué à son tour ».
Actuellement directeur des écoles de la police congolaise, le général Célestin Kanyama fait partie des dignitaires du régime congolais qui se retrouvent sur la liste des sanctions des États-Unis. Le général Kanyama se voit reprocher son rôle dans une opération de police contre des délinquants entre fin 2013 et début 2014 ayant fait une cinquantaine de morts et une trentaine d’enlèvements, selon des ONG.
Par ailleurs; preuve du climat de tension et de répression qui règne actuellement dans la capitale congoaise, une autre journaliste, collaborant à l’hebdomadaire « La Percée » est toujours en détention depuis dix jours. Elle est accusée de « diffamation ».
Un expert belge persona non grata

Autre démonstration de cette tension, à un peu de deu mois de la tenue des électiond présidentielle, législatives et provinciales, l’expert belge du Congo Kris Berwouts, chroniqueur pour un magazine flamand, a été expulsé la semaine dernière de RDC après avoir été retenu durant quatre jours par les services de sécurité à Kinshasa, a-t-il raconté dans un récit publié ce vendredi 19 octrobre sur le site de ce média.

Il se rendait en RDC pour participer à une session de formation sur la gouvernance, après avoir été expulsé du pays une première fois en septembre 2017 pour des raisons restées, selon lui, peu claires. Ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir à nouveau un visa en dépit des tensions actuelles entre la Belgique et la RDC.
Arrivé le dimanche 7 octobre en matinée à l’aéroport de Kinshasa-N’Djili, Kris Berwouts a été immédiatement interpellé par la Direction générale de Migration (DGM), dont les agents l’ont emmené en ville avant de l’autoriser à passer la nuit à l’hôtel.
Reconduit le lundi matin au siège de la DGM par le service de sécurité de l’ambassade de Belgique, il y a passé la journée sans savoir ce qui lui était reproché. Il a été autorisé à retourner à l’hôtel en soirée.
Le mardi, Kris Berwouts l’a passé à nouveau au siège de la DGM avant d’être emmené vers un autre endroit, vraisemblablement le quartier général de l’Agence nationale de Renseignement (ANR), le service de renseignements congolais, où son arrestation a été formalisée.
Il raconte encore avoir passé une seconde nuit dans le bâtiment de l’ANR avant d’être placé le mercredi midi à bord d’un avion de la compagnie Ethiopian Airlines. Non sans avoir signé au préalable des documents faisant de lui une « personne non-désirée ».
« Ce qui est arrivé, c’est une tentative assez effective pour me neutraliser comme analyste indépendant avec comme seule ambition de produire des éléments d’analyse critique et constructive pour objectiver le débat sur le Congo. Mais visiblement cela n’est aujourd’hui pas possible en République démocratique du Congo », a  expliqué M. Berwouts.
La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l’édition 2018 du classement de la liberté de la presse établi par Reporters dans Frontière (RSF).
La libre.be

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