Retour sur les violences de samedi en Centrafrique. Le camp de déplacés qui se trouve sur le site de la sucrerie de Ngakobo, à 60 kilomètres au sud de Bambari dans le centre-est du pays, a été attaqué par des hommes en armes. Pourquoi ? Par qui ? Beaucoup accusent les ex-Seleka d’Ali Darassa qui dément. Le climat se tend une nouvelle fois dans toute la zone.
Avant l’aube samedi des hommes en armes entrent sur le site de déplacés de la Sucaf, la sucrerie de Ngakobo. De source humanitaire, environ 2 000 personnes s’y trouvent alors. Les tirs retentissent, 13 personnes sont tuées et une dizaine blessées. Aussitôt, les accusations fusent contre le contingent mauritanien de la Minusca qui, présent, ne serait pas intervenu.
Mis en cause, l’UPC, la mouvance de l’ex-Seleka, dirigée par Ali Darassa est accusée d’avoir mené l’attaque. Contacté par RFI, l’UPC dément et accuse des éleveurs peuls armés qui auraient pu chercher à se venger contre des anti-balaka infiltrés dans le camp. « A chaque fois que des Peuls font quelque chose, on accuse l’UPC », commente un cadre du mouvement.
Egalement contacté par RFI, le comzone des anti-balaka de Bambari, Gaëtan Boade accuse lui aussi l’UPC d’être derrière l’attaque de samedi. Mais il dément la présence d’anti-balaka dans le camp. En novembre 2015 pourtant, le chef de mission de la Minusca à Bambari, Bars Dimitroff Zlatko déplorait la présence d’éléments armés sur le site de Ngakobo en violation du droit humanitaire.
Le site est régulièrement le théâtre d’attaques ou d’incursion d’hommes armés. Depuis des mois, le cycle de violences et de représailles ne semble pas s’enrayer dans cette province de la Ouaka.
Source: Rfi