La manifestation historique de la journée d’hier vendredi commence à révéler ses suites en termes d’humeur et de décisions. L’imam Mahamoud Dicko et les milliers de maliens qui étaient sur le boulevard de l’indépendance avaient exigé bien de choses du chef de l’Etat. Mais le plus urgent et qui ne serait pas négociable, c’était celle du limogeage du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maiga.
Aujourd’hui, samedi 06 avril 2019, selon des témoignages recueillis dans l’entourage du premier Ministre, il aurait regretté et même accusé le président de la République Ibrahim Boubacar Keita d’être faible et complaisant dans l’exercice du pouvoir. Pour nos sources et bien d’autres recoupements, la décision tardive d’autoriser la marche des religieux ce 04 Avril 2019 émanerait directement du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita alors que Soumeylou Boubèye Maiga aurait ordonné d’interdire et de mater les manifestants afin d’affirmer l’autorité du pouvoir en place.
Selon les confidences au niveau de la primature, au moment où le Président de la République se camouflait à subtilement, le Premier ministre, tranquille et courageux, était chez lui au quartier du fleuve pour montrer aux manifestants qu’il n’avait peur d’aucune menace. Très mécontent de la démarche présidentielle, poursuivent nos sources, le premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga aurait informé ce samedi des membres de son cabinet, sa famille et d’autres cadres de son parti, qu’en dépit de sa désapprobation du comportement laxiste du Président de la république pour l’autorisation tardive de la marche, il ne démissionnerait jamais de son poste de Premier ministre pour faire plaisir aux hybrides religieux et aux opposants maliens.
Toujours selon nos sources dans l’entourage du premier ministre, ce dernier laisse la latitude au Président de choisir entre lui qui aurait permis de le faire réélire et ces religieux hybrides et opposants politiques qui auraient toujours œuvrer pour sa défaite. Le chef de l’Etat avait tous les détails susceptibles d’embraser la capitale et au-delà.
Les assurances du chef de l’Etat prises en conseil des ministres extraordinaire auraient-elles fondu au soleil ardent de la réalité du peuple qui s’était déversé dans les rues ce vendredi ? Entre Ibrahim Boubacar Keita et Mahamoud Dicko, les positions pourraient et devraient s’accorder. Tout dépendrait du chef de l’État à qui, désormais l’Imam Dicko et Soumeylou Boubèye et une bonne et grande partie des maliens ont donné le choix de s’assumer au regard de la réalité.
Déjà aujourd’hui samedi, à 13h24 minutes, nos sources ont signalé la présence du ministre de l’administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf au domicile de Chérif Ousmane Madani Haidara autour de la question du poste de Premier Ministre qu’il jugerait nécessaire de lui revenir. Même dans l’entourage du chef de l’État Ibrahim Boubacar Keita, des tractations seraient en cours pour le convaincre de nommer Mohamed Ag Erlaf comme premier ministre dès cette semaine.
A suivre
Source: Figaro du Mali