Il y a de cela quelques semaines, des informations attestant la candidature du porte-parole du CDR, RAS BATH, circulent au Mali et à travers le monde. Le concerné, Ras Bath, que nous avions rencontrés dément: « Je l’ai dit et le répète, je ne suis pas candidat. Beaucoup de gens m’ont appelé dès qu’ils ont appris l’information. Je rassure tout le monde, je ne suis pas intéressé. »
La question de probable candidature de Ras Bath est tranchée depuis le lancement de la campagne alternance 2018 du CDR au carrefour des jeunes. A la question d’un journaliste, Ras Bath avait été clair « Je ne serai pas candidat pour la présidentielle de 2018. Aucun candidat ne me finance. En 2018, le CDR fera une offre politique ».
Après cette conférence de presse, partout où Ras Bath a effectué le déplacement, en Europe, dans le cadre de l’alternance 2018, il s’est toujours inscrit dans la dynamique de la vision du CDR pour le Mali de demain. Alors pourquoi ces rumeurs encore sur la question ?
L’alternance expliquée à l’intérieur, d’autres réalités surgissent
Le lancement de la campagne alternance 2018 a été suivie par des actions sur le terrain parmi lesquelles la distribution de 50.000 tracts à travers la ville de Bamako sur la question de la révision des listes électorales ; les meetings à Bamako, Commune II (Niarela) ; Kayes (escale à Diéma, Sandaré et Lambatra), Sadiola ; Dioïla (escale Fana) ; Ségou ; Mopti. En ces lieux où Ras Bath et sa délégation ont été accueillis avec tous les honneurs, le porte-parole du CDR a expliqué de long en large le concept alternance 2018 du CDR. Ce changement de système en 2018 passe forcément par des étapes à ne pas négliger. La première et la plus importante, c’est la période de la révision des listes électorales qui a lieu chaque fin d’année du 1er octobre au 31 décembre. Pour la révision de la liste électorale de 2017 en vue d’y tirer un fichier propre pour les élections de 2018, le gouvernement malien n’a fait aucune campagne d’information amenant les citoyens à s’intéresser à la question. L’opposition politique et la société civile ne l’ont pas aussi fait à hauteur de souhait. Au regard de cette situation déplorable pouvant impacter négativement sur les élections de 2018 au profit du régime actuel, le Collectif pour la Défense de la République avait adressé une correspondance au ministère de l’administration territoriale avec ampliations à la délégation générale aux élections, la CENI, l’Union européenne, l’ambassade de France, de Suède et de Pays-Bas. Cela a fait bouger les lignes. Après les 50.000 tracts, le ministre de l’administration territoriale a reçu la classe politique le lendemain afin de parler des préparatifs des élections notamment le cas de la révision des listes électorale. Et après les avoir saisis via une lettre, des diplomates ont rencontré le CDR en vue de comprendre davantage sur les motivations du mouvement. Ils ont trouvé les actions du CDR salutaires, à encourager et accompagner. Quelques semaines après, le CDR a été reçu par la délégation générale aux élections qui a profité de l’occasion pour expliquer ses missions et ses difficultés. Le processus devant aboutir au fichier électoral, il s’avère qu’il est confronté à des difficultés majeures surtout la problématique de l’état civil. D’où sans un bon état civil, pas de fichier électoral propre. Alors, bonjours aux fraudes électorales en 2018. Il a été aussi question ce jour de la loi électorale qui n’a pas de décret d’application. Un fait incroyable et inacceptable dans un Etat démocratique.
Les localités déjà visitées, les problèmes quotidiens auxquels les populations font face sont les mêmes. Insécurité, manque d’emploi, crise alimentaire… Et ce qui a le plus déçu les citoyens dans ces zones, IBK et ses hommes les avaient promis ciel et terre. Au bout du rouleau, c’est l’enfer ! Ils ne veulent même pas entre parler d’IBK. Aujourd’hui, tous s’inscrivent dans la dynamique d’accompagner le CDR dans sa lutte noble pour un Mali totalement débarrassé de ses parasites en 2018.
La campagne continue sur la question de la révision des listes électorales. Ce jeudi, Ras Bath et sa délégation seront à Boron dans le cercle de Koulikoro ; samedi à Sikasso (la délégation passera par Koutiala afin de manifester son soutien à la radio Kaïra injustement fermée par le préfet) et dimanche à Bougouni. Dès janvier, une autre phase sera entamée par le CDR et elle sera la plus déterminante.
Boubacar Yalkoué