Nommé ministre de l’éducation nationale à la suite de Housseyni Amion Guindo, le Professeur Abino Témé peine à remettre l’école malienne en route.
Dans un pays où tout va mal, ce que les autorités devraient éviter, c’est cette sempiternelle question de l’école. En effet, nous avions évoqué que l’école malienne est malade, malade de la gestion qu’en font les autorités ; le problème d’orientation des élèves admis au D.E.F, session de juin 2018, n’est toujours pas réglé ; à qui la faute ? Bien entendu, au Ministère en charge de l’Education Nationale et de surcroit, son premier responsable. Arrivé à la tête du département, parce que membre du parti au pouvoir, le professeur Témé n’est pas l’homme indiqué pour ce portefeuille. Jamais l’éducation malienne n’a connu un tel phénomène, être incapable de gérer le flux des admis au D .E .F chose qui a poussé le bureau de coordination de L’AEEM, à monter au créneau, en essayant d’empêcher les lycées ouverts depuis le 1er octobre2018 de prendre de l’avance, tant que cette situation ne connaitra pas de dénouement heureux; des leaders estudiantins commencent à clamer le départ du premier responsable du département. Le constat est amer, Monsieur Témé n’était pas prêt à assumer cette fonction, il a du mérite au sein de l’Université du Mali en dispensant ses cours ; mais ne doit pas être Ministre qui le veut, hélas la fonction ministérielle est désacralisée, n’importe qui peut porter ce manteau, aujourd’hui, pourvu d’être un membre du parti au pouvoir. Le PR n’a pas la capacité de gérer l’école malienne, sinon le taux de réussite réalisé cette année n’est qu’une fanfaronnade politique à laquelle nos gouvernants se sont donnés et qui plus tard, les a rattrapés ; l’Etat malien sortira perdant du bras de fer engagé avec les promoteurs d’établissements privés agréés du Mali. Les capacités d’accueils des structures publiques, quoi qu’on dise, sont insuffisantes pour accueillir ce beau monde ; la conscience collective est interpellée, surtout le Président de la République, qui aurait dit dédier son mandat à la jeunesse malienne ; de quelle jeunesse ? Sûrement pas cette frange d’adolescents, qui ne pourra rien leur rapporter tout de suite, en termes d’électorats ; mais qu’on n’oublie pas que c’est cette jeunesse scolaire qui s’est sacrifiée, en 1991, pour ce Mali d’aujourd’hui.
DJOULI KANTE
Le Canard Déchaîné