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Questions orales et d’actualité en séance plénière hier à l’Assemblée nationale : Sada Samaké acculé par Oumar Mariko sur les questions sécuritaires

La séance plénière de l’Assemblée nationale, tenue hier Place de la République, avait au menu quatre questions orales émanant des députés Oumar Mariko (deux questions), Ilias Goro et Amadou Araba Doumbia. L’occasion a permis au premier, l’élu à Kolondiéba, d’acculer le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Sada Samaké, sur la gestion de la police en général, du syndicalisme dans ce corps sensible de l’Etat et de l’insécurité dans le district de Bamako. Les échanges verbaux entre le représentant du peuple et le ministre ont pris une certaine intensité au point que le ministre a fini par s’emporter…

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Même si les questions orales du député Oumar Mariko ont passé en deuxième position, elles avaient plus de piment et ont porté sur une question de grande préoccupation : la sécurité des citoyens et du pays. Le Secrétaire général du parti SADI a touché du doigt les questions touchant aux élèves inspecteurs et commissaires de police. Ceux-ci devaient subir une formation allant du 1er mars 2013 au 1er mars 2014. «A la veille des examens sanctionnant la formation, le Directeur national de la police, sur instruction du ministre, a empêché ces agents de subir les épreuves d’examen». Et l’élu de questionner le ministre : «  Pourquoi vous n’avez pas daigné permettre à ces agents de passer leurs examens ? Qu’est-ce qui motive votre refus d’obéir à la loi en tant que soldat et ministre de surcroît ? Pensez-vous que le dicton  » nul n’est au-dessus de la loi ne s’applique qu’aux simples citoyens » ? Comment expliquez-vous que les élèves inspecteurs (qui sont d’ailleurs classés premiers) ont été autorisés à faire les examens alors que vous le refusiez aux élèves commissaires ? Comment peut-on comprendre votre attitude envers les personnes qui, selon vos propos, vous ont  » sorti du bois » pour faire de vous ministre ? Que reprochez-vous à ces agents sujets de vos harcèlements ?…Comment votre beau-frère Ismaël Traoré et d’autres agents proposés à la radiation pour leur participation au coup d’Etat du 30 avril 2012 qui a échoué ont-ils été promus? Ne s’agit-il pas d’un cas avéré de népotisme ? Ne pensez-vous pas que votre comportement est de nature à semer désolation et frustration au sein de la police ? Cette attitude est-elle conforme à vos propos de vouloir faire régner la déontologie ? « 

 

Montée de l’insécurité  à Bamako

L’honorable Oumar Mariko a posé d’autres questions relatives au déploiement de policiers en faction à Kidal, l’insécurité marquée par des cambriolages, les vols à mains armées, les braquages dans le district de Bamako. Dans ses réponses, le ministre Sada Samaké a expliqué son amour pour le corps de la police dans son ensemble. Il s’est appesanti sur les efforts qu’il déploie pour mettre fin à toute indiscipline au sein de la police.

Le ministre de dire que les textes régissant la police doivent être rigoureusement respectés et qu’il ne badinera pas avec tous les éléments qui tenteraient de remettre en cause l’autorité. Il a indiqué que certains éléments, ayant fait preuve d’indiscipline ou même de faits subversifs, ont été sanctionnés. C’est le cas de certains élèves commissaires. Alors que d’autres ont été nommés à titre exceptionnel pour leur mérite. Mais le décret les nommant avait été annulé pour excès de pouvoir ; ce qui a retardé leur formation et leur bénéfice d’avantages liés au postes.

 

Informations erronées

Sada Samaké a reproché au député de porter des jugements de valeur et de donner du crédit à « des informations erronées » colportées par certains policiers, qui sont des activistes syndicaux parmi les limiers. Maisil a fait l’impasse sur plusieurs questions dont celle portant sur le gel des salaires et les éléments déployés dans le dénuement à Kidal. Il s’est quasiment mis en colère, à la fin de son intervention, en affirmant qu’il a des références avec une longue expérience de  » Général de division « . Avant de dénoncer le fait « d’entreprendre les policiers ». Toute chose à laquelle Mariko a répliqué en haussant aussi le ton.«Quand on se bat pour la justice, un réseau de sympathie se constitue autour de soi». Il a demandé au ministre de mettre fin au népotisme dans la promotion de policiers et, le cas échéant, en sanctionnant sur des bases objectives.

Dr Oumar Mariko a également posé des questions orales à la ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, sur les conditions de cession de l’entreprise BETRAM-SA par l’Etat. Il a, dans ce sens, réclamé un audit de l’Etat pour voir clair les conditions d’exploitation que le groupe Simaga fait de cette cession.

 

…Thierno Hasse Diallo victime  de son manque de modestie!

Le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Amadou Thierno Hasse Diallo, face aux questions orales du député Ilias Goro de Douentza relatives au pèlerinage 2014, a plutôt fait une piètre prestation se contentant plus de raconter sa vie qu’autre chose.

Face à des questions précises touchant à l’organisation matérielle du pèlerinage, les conditions d’hébergement, de restauration, du député de Douentza, le ministre s’est livré à des rodomontades ou, du moins, un discours insipide vantant ses qualités personnelles. « Moi, j’ai une vision claire de ma mission. Je dirige un département spirituel. Ce n’est pas un département technique. Je suis un homme de foi… Je travaille pour Dieu. Je ne travaille pas pour frustrer quelqu’un et Dieu merci j’ai la confiance du président de la République.  Quand on va au pèlerinage, j’avais pensé que la préoccupation majeure, ce ne sont les questions matérielles du manger ou d’être à l’aise… c’est pour tester les conditions d’accès au paradis…« , avait-il expliqué dans un style propre à lui.

 

Nombreux couacs

Le ministre Thierno Hasse Diallo a eu de la peine à reconnaître les nombreux couacs organisationnels du pèlerinage que son département organise pour la première fois.  » Nous assumons les insuffisances et je vous mets à l’aise. Au prochain pèlerinage, vous serez de la délégation pour aller choisir les hôtels ; et il y aura des améliorations. Je n’ai pas signé de contrats avec des hôtels à la Mecque ou à Médine, je n’ai ménagé aucun effort pour que les choses se passent bien. Et certains pays comme le Niger nous ont appelés pour nous demander comment nous avons pu faire pour réussir ce que nous avons fait. N’oubliez pas que le département venait d’être créé… « , a-t-il déclaré. Le ministre « le plus religieux  » du Mali va jusqu’à penser que le député veut s’en « prendre à un albinos qui fait partie des couches qui subissent beaucoup de discrimination… » Tuti quanti !

En définitive, ces questions orales ont révélé un député (qui était l’un des pèlerins de la filière gouvernementale), qui a vécu les difficultés organisationnelles dans sa chair face à un ministre, qui a beaucoup parlé. Sans rien dire de …consistant.                      

Bruno D S

 

 

Les députés édifiés sur le virus Ebola et le RAVEC

La dernière partie de la plénière d’hier a été consacrée, durant plus de trois heures d’horloge, aux «questions d’actualité» axées sur la  lutte contre le virus Ebola et l’achèvement du Recensement administratif à vocation d’Etat-civil (Ravec).

Plusieurs députés, dont Mamadou Diarrassouba, Belco Bah, Me Zoumana N’Tji Doumbia, Issa Togo, Youssouf Aya, Mody N’Diaye, Amadou Cissé, Seydou Diawara, Abdoul Malick Diallo, Sidi Fomba, Mahamadou Hawa Gassama ont exposé les préoccupations du peuple relatives à ces sujets majeurs de l’actualité nationale. Le dispositif mis en place par le gouvernement pour enrayer la menace de l’épidémie Ebola, les responsabilités à propos des négligences ayant conduit à l’introduction de la maladie sur le territoire, les nombreuses insuffisances dans le mécanisme du Ravec complémentaire, l’incompétence ou le manque de volonté ou de disponibilité de certains agents ont meublé les questions des députés.

Les ministres Ousmane Koné de la Santé et Sada Samaké de l’Intérieur, appuyés par le Premier ministre Moussa Mara ont apporté des réponses pour rassurer que des efforts sont faits tant sur le terrain de la lutte contre Ebola et pour doter le Mali «de documents administratifs fiables». Le ministre Samaké a pris bonne note des insuffisances dénoncées dans le dispositif du Ravec,  avant de rassurer les uns et les autres sur l’intérêt de la chose. Moussa Mara a appelé les députés à continuer à sensibiliser les populations afin que la vigilance reste toujours de mise.

Bruno D SEGBEDJI

 

 

 

SOURCE: L’Indépendant  du   5 déc 2014.
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