Lors de la présentation officielle du Mouvement citoyen« Transformons le Mali », samedi 23 juin dernier au Musée national, Racine Seydou Thiam, ancien Directeur de communication d’Orange Mali et de la présidence de la République, a répondu à nos questions. Le promoteur du groupe ISC Business School a apprécié le travail des jeunes de ce Mouvement citoyen à sa juste valeur avant de mettre un accent particulier sur les acquis de la démocratie. Mais aussi, reconnaît-t-il une réelle nécessité pour les Maliens d’obtenir le changement au soir du 29 juillet prochain. Preuve que les dernières années ont été éprouvantes.
On vous a vu participer à un panel organisé par ces jeunes qui militent au Mouvement citoyen ‘‘transformons le Mali’’. Avez-vous les moyens de changer ce pays ?
R.T. : Vous savez qu’il faut très peu de moyens pour pouvoir enclencher le changement. En effet, la transformation devient possible à partir du moment où un groupe social est déterminé et capable. Il pourra, sans aucun doute, apporter le changement nécessaire pour le bien être des populations.
Je pense que les jeunes qui sont autour de ce concept de « Transformons le Mali » sont dans la bonne direction. Ils ont compris à mon avis qu’il n’est pas possible de faire table rase du passé. Ces jeunes ont assimilé toutefois que sur la voie de la construction nationale, il existe des acquis à préserver et qu’il faut songer à les améliorer. Je pense qu’ils disposent de l’intelligence et de la technique nécessaires pour enclencher le changement tant attendu.
J’encourage ces jeunes de « Transformons le Mali ». Nous sommes prêts à les accompagner et à répondre à leur appel. Leur action va permettre d’enrichir le débat et de discuter de l’avenir de ce pays. C’est un débat qui a laissé orpheline notre démocratie. Il permet à l’intelligence de rayonner.
Enfin, ce débat d’idées a toute sa place dans notre société. Il faut le faire avec les partis politiques, avec la société civile, avec toutes les forces vives de la nation.
Vous êtes jeune en politique, mais vous avez servi à un moment au sommet de l’Etat comme Directeur de la cellule de la communication présidentielle. Dites- nous dans quel secteur du développement on ressent une certaine léthargie au Mali ?
Ecoutez, je ne suis pas adepte du tout et de rien. De l’avènement de la démocratie malienne en 1991 à la date d’aujourd’hui, il faut reconnaître que des succès ont été faits.
Dans l’histoire de la troisième République, les actions positives sont à foison dans les secteurs de l’éducation et de la santé pour ne citer que ces deux. Le taux d’alphabétisation a connu une ascension considérable, les écoles se comptent par centaines et les CSCOM ont poussé partout.
Cependant, il existe des secteurs dans lesquels on a péché. Des erreurs ont été souvent commises, il y eut aussi des manquements. Tout cela reste à corriger par une volonté politique et une bonne gouvernance
Que pensez-vous de l’existence du Mali au cours des cinq dernières années ?
Je pense que les cinq dernières années ont été pour les Maliens les plus éprouvantes et difficiles de l’existence de notre pays.
Une majorité écrasante de Maliens ont déjà compris qu’il y a lieu d’insuffler un nouvel élan, une nouvelle dynamique à notre démocratie. De toute évidence, nous pensons que c’est par un changement total de la gouvernance actuelle qu’on y parviendra.
Il faut faire venir de nouveaux acteurs au sommet de l’Etat pour insuffler ce changement et amorcer une véritable dynamique de développement. Vous savez que nos populations souffrent énormément. Et rien ou presque n’est entrepris pour soulager de façon concrète leurs souffrances. Je pense qu’ils ont l’occasion pour pouvoir s’exprimer le 29 juillet 2018 lors de l’élection présidentielle.
C’est un appel que je lance à l’endroit de tous les citoyens pour retirer les cartes d’électeurs, sésame indispensable pour pouvoir être en capacité de faire ce changement. Notre candidat est Soumaila Cissé de l’URD.
Est-ce que vous êtes optimiste ?
Bien sûr que oui. Lorsqu’on aime sa patrie, il faut toujours vivre avec une dose d’optimisme, malgré les problèmes. Ce qui compte, c’est la volonté de tenir et rester debout pour apporter le changement nécessaire.
Propos recueillis par Moussa WELE DIALLO
Source: L’Agora