Le président malien appelle à l’ouverture de négociations avec les rebelles touaregs, tandis que son Premier ministre déclare la guerre aux « terroristes du MNLA ». Les forces internationales sont accusées de passivité.
Dans un discours à la nation prononcé lundi, le président Ibrahim Boubakar Keita a joué la carte de l’apaisement. IBK a appelé à l’ouverture de négociations avec les rebelles séparatistes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad. Mais ces déclarations contrastent avec celles de son premier Ministre Moussa Mara qui a ouvertement déclaré la guerre aux « terroristes du MNLA », suite aux affrontements du week-end dernier à Kidal.
La Minusma trop passive ?
Parallèlement, la polémique continue d’enfler à Bamako au sujet de la passivité des forces internationales déployées au Mali. De nombreux Maliens sont encore sous le choc.
Ils ne comprennent toujours pas pourquoi les soldats français de l’opération Serval intégrés au sein de la Minusma ne sont pas intervenus pour empêcher les exactions des rebelles du MNLA à Kidal, samedi dernier.
Pourtant, selon le journaliste Antoine Glaser, le chapitre 6 de la charte de l’Onu, est clair : « la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali a pour principal mission de stabiliser les principales agglomérations du Mali et de contribuer au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays ». Ce qui littéralement autorise une intervention aux cotés de l’armée malienne.
Pourquoi donc cette passivité des soldats français ? Réponse d’Antoine Glaser : « Toute l’ambiguité, c’est que pour poursuivre les djihadistes, on a bien vu que la France s’est beaucoup appuyée sur les touaregs du MNLA qui connaissaient la région. La France a toujours eu une attitude assez ambiguë vis-à-vis des touaregs. Du temps de Nicolas Sarkozy avec Alain Juppé [aux Affaires étrangères] ils avaient été reçus au Quai d’Orsay. »
Tensions entre IBK et l’Onu
Pour envenimer les choses, le courant ne passe plus entre IBK et le représentant spécial de Ban Ki-moon au Mali et patron de la Minusma, le Néerlandais Bert Koenders. IBK qui a d’ailleurs demandé à plusieurs reprises sa tête, sans succès. Les relations entre les deux hommes se sont détériorées après les évènements de Kidal du 15 octobre et du 28 novembre 2013.
On se souvient que des manifestants du MNLA avaient envahi l’aéroport de Kidal, empêchant la venue du Premier ministre de l’époque, Oumar Tatam Ly. Des incidents que n’a toujours pas digérés le président IBK qui a trop compté sur les casques bleus de l’Onu pour asseoir son autorité à Kidal.
Par dw.de