En 1996, la mairie du District a construit et cédé à 30 commerçants, à 10 000 F CFA le mois, des magasins à usage commercial sur la rue 148 au quartier du fleuve. Aujourd’hui, la Marie veut amener le bail à 125 000 F CFA le mois. Les commerçants ne l’entendent pas de cette oreille. Le torchon brûle.
Les 30 commerçants bénéficiaires des magasins se sentent floués. “Quand nous avons signé le bail, en 1996, il était juste mentionné que le contrat est à durée indéterminée, reconductible par tacite entendement. Les frais de location ont été fixés à 100 000 F CFA par mois. Nous n’avions aucun problème”, affirme M. Abdoul Kader N’Diaye, qui parle au nom d’un collectif des associations des marchés de Bamako.
Les choses vont se gâter à partir du 5 août 2019. Ce jour-là, ils recevront des convocations pour aller renouveler les contrats de leur magasin. “Les désaccords ont commencé à partir de là. Dans ce contrat, nos locations passaient de 100 000 F CFA par mois à 325 000 F CFA. Avant de contester nous avons essayés de négocier avec les agents de la mairie. J’accompagnais le président de notre association Boubacar Timbélé et Moussa Djim. Les contrats étaient signés en premier lieu par Adama Sangaré”, explique M. Abdoul Kader N’Diaye.
Ces premières négociations avaient permis d’obtenir de la mairie 75 000 F CFA au lieu des 325 000 F CFA. “Même ce montant n’avait pas été accepté par tous les commerçants, mais, beaucoup avaient commencé à payer, jusqu’à ce qu’on se rende compte que les contrats et les reçus n’étaient ni numérotés, ni datés. Du coup, nous avons obtenu, avec l’aide de certains agents de la mairie, dont le deuxième adjoint au maire, Ibrahim Dioné, que le contrat soit annulé et les montants payés, remboursés”, ajoute notre interlocuteur.
Ainsi, après ce premier bras de fer, le directeur des kiosques M. Issa Ballo, a reculé, sans capituler, puisqu’une deuxième convocation, le 31 décembre 2019, cette fois-ci signée par le deuxième adjoint au maire du district de Bamako, Ibahim Dioné celui-là même qui les avait aidés la première fois contre Issa Ballo.
Les agents de la mairie mis en cause n’ont pas souhaité s’exprimer malgré nos multiples démarches.
Les commerçants se disent très préoccupés par cette dernière convocation car après un nouvel entretien avec le directeur des kiosques, ils disent que celui-ci leur a fixé un ultimatum : “il nous a dit que cette fois-ci nous leur payerons 125 000 F CFA, ce qui est au-dessus de nos moyens actuellement. Nous risquons de perdre nos gagne-pains dans cette affaire”, déclare Abdoul Kader N’Diaye.
Fatoumata Kané
Zeïnabou Fofana
Mali Tribune