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Quand les abeilles s’indignent : La ruche entre opposition et implosion

s Abeilles n’en finissent pas de tourner le pouce et de se ronger les ongles, depuis la fin des législatives. Et pour cause. Sur plus d’une quaran­taine de sièges parlementaires possibles, au second tour des élections, la formation poli­tique majoritaire du pays n’en a finalement engrangé que seize et frise même une inté- gration dans le grand cercle des partis lilliputiens. Consé­quence : l’heure est aux comptes, aux interrogations ainsi qu’aux imputations de la chute drastique infligée à la fa­mille politique du président de la transition.

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Le siège de l’Adema-Pasj

Désemparées par la dis­qualification de Dioncounda Traoré, leur candidat à la ma­gistrature suprême en 2012, les Abeilles peuvent compren­dre leur échec à la présidentielle avec une candidature tire par les cheveux, mais elles s’expliquent difficilement les ré­percussions de cet insuccès sur les législatives.

 

 

Les militants de la Ruche en sont d’autant moins satisfaits que rien n’a été épargné pour éviter à l’Adéma-PASJ un sort aussi peu enviable : appels du pied et offensive de charme à l’adresse du RPM au détour d’appartenance commune à l’Internationale Socialiste, sou­tiens et visites de courtoisie au candidat IBK à Sébéninkoro entre les deux tours, ralliement au camp adverse en dénéga­tion des engagements préélec­toraux au sein du FDR, etc. Bref, une véritable valse à mille temps qui n’aura cepen­dant pas suffi pour sauver les meubles et combler les attentes à des proportions respecta­bles.

 

 

La faute à la convergence d’innombrables facteurs, mais on peut noter entre autres la persistance de l’implacable ad­versité PASJ-RPM ainsi que l’avortement systématique de leurs alliances envisagées dans la plupart des circonscriptions électorales.

 

 

S’y ajoutent, dans une large mesure, les dissensions internes d’une Ruche qui se remettait difficilement des amer­tumes et aléas consécutives aux primaires, sans compter l’intérêt stratégique que pour­rait avoir l’URD de Soumaïla Cissé à conforter le principal parti présidentiel plutôt que de laisser se détacher un allié in­certain qui venait de d’illustrer par la déloyauté.

 

 

Quoique le coup de grâce soit venu de la malédiction de la Cour Constitutionnelle et de ses sanctions unidirection­nelles, l’ampleur de la dé­route, pour cette fois au moins, est telle qu’elle laisse manifes­tement moins de place aux ap- préciations complaisantes qu’à l’indignation collective. Face au cumul de ratés dans les stra­tégies électorales ainsi qu’aux tragiques équations ainsi po­sées, un torrent de questionne­ments taraude dans la Ruche : fallait-il engager les Abeilles dans un partenariat servile avec le camp présidentiel, en tablant notamment sur des al­liances illusoires et les auspices du nouveau pouvoir ?

 

 

Faut-il continuer – au regard de résultats indignes de la Ruche et d’une dégringolade visiblement orchestrée – à se complaire dans le servage po­litique pour un parti si habitué à jouer le premier rôle sur l’échiquier politique national ?

 

 

Autant d’interrogations dans les rangs d’Abeilles dés­emparées ou agacées par leur passage d’une position de lea­der à celle de simple auxi­liaire.

 

 

Aussi ces questions brû­lantes sont-elles tranchées à l’aune de leur déception et de la responsabilité hiérarchique. ‘’L’Adéma a sa place dans l’opposition”, a chuchoté par exemple une responsable très influente du Mouvement Natio­nale des Femmes, se faisant ainsi l’écho de nombreux au­tres militants qui estiment qu’un rapprochement avec le camp présidentiel ne saurait se justi­fier que par les seuls intérêts personnels des premiers res­ponsables du Parti de l’Abeille.

Réunis avec la quinzaine d’élus parlementaires récoltée à l’issue des législatives, le sommet de la Ruche n’a pour­tant reculé d’un pouce sur sa décision initiale de faire allé­geance à la majorité présiden­tielle.

 

 

Cette option est du reste en voie de formalisation dans une convention élaborée en bonne et forme pour l’ensemble des formations politiques concer­nées de cette obédience. Le tour n’est cependant pas joué pour autant, et pour cause. Pour devenir une option défini­tivement partagée, il reste tri­butaire de l’état d’esprit avec lequel les structures de base sortiront des prochaines consultations communales
voire du profit électoral que l’Adema va tirer de sa réelle implantation sur le terrain. En attendant, la vague  d’indigna­tions passera certainement par le prochain renouvellement des structures et risque d’occa­sionner un peu partout une reddition de comptes voire des clivages porteurs de germes d’implosion.

 

Abdarabma~e KMA

SOURCE: Le Témoin

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