« Ils ne mourront pas tous ; mais tous étaient frappés », disait Jean De la Fontaine dans les animaux malades de la peste. On peut dire la même chose des chefs d’Etat de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Ils ne tomberont pas tous ; mais tous sont menacés par un coup d’Etat. Pour y échapper, certains ne dorment plus au Palais présidentiel ; mais dans la vieille case de leur grand-mère, située à la périphérie de la capitale. Alors, après Rock Marc Christian Kaboré du Burkina-Faso, à qui le tour ?
Quelques heures, seulement après la bourrasque qui a emporté Rock, certains Chefs d’Etat de la CEDEAO appellent le président français au secours. Depuis, ils font garder par des soldats français. Par peur, de passer à la casserole des bidasses. D’autres, pour ne pas dire tous, sont en tête de la tête. Chacun attend son tour. Comme chez le coiffeur.
Les Chefs d’Etat de la CEDEAO, entre putsch et colère des populations
Les Chefs d’Etat de la CEDEAO sont menacés par un autre fléau : la colère des populations, suite aux sanctions votées contre le Mali. Jugées « illégales et illégitimes », elles ont provoqué – en Afrique et au-delà – une levée de boucliers à travers le monde. Avec, partout, des manifestations de la société civile. Presque, quotidiennes.
Après les élections locales, qui l’ont presque « enterrés » – politiquement s’entend – le président sénégalais, Macky Sall se cherche.
La rébellion casamançaise se réveille
Après le réveil du « démon casamançais » qui a, déjà, enlevé plusieurs soldats sénégalais, Macky Sall doit, aussi, faire face à son échec, jugé « cuisant » aux dernières élections locales. Selon la classe politique sénégalaise, y compris ceux de son propre camp, ces élections sont un avant-goût de la prochaine élection présidentielle, à laquelle Macky entend, sans le dire, prendre part.
Bazoum et la case de grand-mère
L’avocat et « Marabout » de Macron, Mohamed Bazoum, le président nigérien, lui, ne dort plus au Palais présidentiel, depuis le coup d’Etat intervenu au Burkina.
Après que ses services lui aient annoncé que Rock –Marc Christian Kaboré soit tombé sur plus « Roque que Rock », en la personne du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, son tombeur.
Depuis, Mohamed Bazoum ne dort plus dans la vieille case de sa grand-mère, encerclée par des soldats. Comme ses pairs « impairs », lui, non plus, ne sait quand il devra passer à la casserole.
L’éléphanteau ivoirien a la trompe bouchée
Même chose pour « l’éléphanteau ivoirien », Alassane Dramane Ouattara. Gardé par des soldats français, depuis dimanche dernier, il ne dort plus que d’un œil, voire d’un œil et demi.
Tout comme son voisin sénégalais, il ignore comment il quittera le pouvoir : par les armes ou par la pression populaire ? Surtout, après les sanctions prises contre le Mali.
Le seul Chef d’Etat, qui ne semble rien craindre, reste Nana Koffi Ado, le président ghanéen. Malgré tout, il n’en demeure pas moins que la pression populaire reste forte. Très forte.
D’origine malienne, la plupart des richissimes opérateurs économiques du Ghana sont originaires de Gao. Mais, ils se disent, foncièrement, contre les sanctions prises contre le Mali, leur pays d’origine. Comme dans les autres pays Ouest-africains, ils menacent, dans les jours à venir, de se faire entendre. Un autre danger, auquel il n’a jamais pensé.
Comme on le voit, aucun Chef d’Etat de la CEDEAO n’est à l’abri du coup d’Etat. Alors, à qui le tour ? Suivez mon regard.
Oumar Babi
Source : Canard Déchainé