Des millions d’enfants (surtout des filles), à travers l’Afrique, sont victimes de mariage précoce. Des rapports indiquent que 39% des filles en Afrique subsaharienne sont mariées avant leur 18è anniversaire et 30% le sont avant leur 15è anniversaire. Les filles mariées avant l’âge de 18 ans ont plus de risques de subir des violences physiques, sexuelles et psychologiques. Au nombre des conséquences de ce phénomène, on peut citer la déscolarisation des jeunes filles, les viols, les grossesses précoces, la fistule vésicale vaginale, la folie et souvent la mort due aux suicides.
Dans le sillage de la Journée de l’enfant africain, la direction nationale de la promotion de l’enfant a abrité, le 20 juin, un atelier de sensibilisation sur le mariage précoce chez les jeunes filles et leur maintien à l’école à travers le projet « Literacy Boost », initié par Save the Children.
Des millions de jeunes filles qui auraient pu constituer des valeurs sûres pour le pays, voient leur avenir hypothéqué. Face à ces multiples défis, dira le directeur national de la promotion de l’enfant, Bakary Traoré, tous les acteurs de la promotion des droits de l’enfant doivent donner de l’éclat à l’édition 2015 de la Journée de l’enfant africain, en mettant en évidence la protection des enfants et singulièrement des filles contre les mariages précoces qu’elles subissent. Il estime à ce propos que « l’enfance est pour nous la période idéale pour l’école, l’apprentissage. C’est pourquoi nous demeurons convaincus que la scolarisation des filles, une éducation de qualité, la sensibilisation des parents et la rétention de la jeune fille à l’école sont des moyens efficaces de lutte conte le mariage précoce ».
Au regard des statistiques, le taux d’achèvement (scolaire) de la jeune fille reste encore largement inférieur à celui du garçon. Afin de favoriser cette rétention, il est essentiel pour les enfants, et les filles en particulier, d’avoir une éducation de qualité. Cela passe par le développement de programmes de base favorisant un apprentissage de qualité, la distribution de fournitures scolaires aux enfants de familles défavorisées, des activités de mobilisation communautaire, la mise en place de clubs de filles, le développement de centres de lecture et la sensibilisation des parents et enseignants aux violences faites aux filles en milieu scolaire.
Abondant dans le même sens, le représentant de Save the Children, Souleymane Djanken Touré, estime que la clef pour mettre fin à la pratique du mariage précoce est de s’assurer que les filles restent scolarisées et reçoivent une éducation de qualité, non seulement au cycle primaire, mais également jusqu’au premier cycle du secondaire. Pour ce faire, il faut davantage adapter l’éducation aux besoins spécifiques des filles en agissant à rendre l’environnement éducatif plus propice en termes d’accès, de sécurité et de qualité.
M. A. T.
SOURCE :L ‘Essor