Pour mieux tenir son rôle et pour pouvoir faire face à son statut d’une agence au carrefour de la transversalité, l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD) entend évoluer avec un modèle de gestion financière et administrative conforme aux standards reconnus. En plus de cette évolution, l’Agence voit également grand, à travers l’adoption d’une politique de rigueur dans son management. C’est du moins ce qui ressort de la 7e session de son conseil d’administration, tenue hier à son siège.
Pour la septième fois qu’ils réunissent, les administrateurs ont vérifié l’état d’exécution des recommandations du dernier conseil d’administration et examiné le rapport d’activités de l’année 2016 et le programme d’activités 2017. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement et du Développement durable, KEITA Aida M’BO, en présence du directeur général de l’Agence, et des administrateurs au grand complet.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a salué la grande rigueur dans le traitement des dossiers proposés par la Direction générale de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD). Une constance qu’elle a assimilée à l’ampleur de la matière à traiter et surtout à l’implication au plus haut niveau du pays dans la gestion des défis environnementaux contemporains notamment celui du climat.
Si aujourd’hui le contexte a fondamentalement changé, l’AEDD, en tant que structure stratégique dans le domaine de la mobilisation des ressources et dans la lutte contre les effets du changement climatique, a su également tirer profit de la situation. Ce, d’autant plus que l’Agence a eu une année 2016 bien remplie dans des domaines prioritaires, a constaté le ministre. En tout cas, les orientations données par les Administrateurs a permis l’AEDD de conférer à notre pays une plus grande lisibilité lors de deux grands événements qui ont eu un grand écho, au plan national et international. Il s’agit, a cité le ministre, de la 17e édition de la quinzaine de l’environnement qui s’est déroulée à Kayes et de la COP22 qui s’est tenue à Marrakech en novembre-décembre 2016. Au cours de ces deux fora, les idées fortes ont été véhiculées sur les priorités nationales comme l’éducation environnementale, la nécessité de protéger nos forêts en pleine dégradation avancée, l’assainissement de nos villes, la lutte contre l’ensablement des cours d’eau, particulièrement le fleuve Niger, l’adaptation au changement climatique et la promotion des énergies renouvelables.
Ces priorités sectorielles sont bien dans les missions de l’AEDD en tant qu’éléments de la Politique nationale de l’environnement, dont l’actualisation paraît propice, aux yeux du ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, pour tenir compte du nouveau contexte intégrant toutes les questions émergentes du moment.
La session a été l’occasion pour la Direction générale de l’agence de faire les points de l’état d’exécution des recommandations pertinentes issues de la dernière session. Au nombre de ces recommandations figuraient celles en relation avec les réformes institutionnelles. Il s’agit spécifiquement de l’affectation d’un contrôleur financier à l’AEDD ; de l’organisation d’un atelier sur l’intégration de l’environnement au curricula au niveau fondamental et secondaire ; de la révision du cadre organique de l’Agence ; de la soumission du plan comptable à la validation sous signature du ministère.
Confrontée à plusieurs difficultés opérationnelles, notamment la mobilisation des ressources financières dans le cadre des changements climatiques, la présidente du Conseil d’Administration se dite persuadée que cette question trouvera bientôt sa solution aussi bien pour l’Agence que pour l’ensemble des autres services. Et ce, après que la stratégie de financement de l’environnement en cours d’élaboration sera validée.
En répondant aux souhaits émis par des Administrateurs de voir l’AEDD évoluer avec un modèle de gestion conforme aux normes et standards reconnus, le ministre a rassuré que département prendra toutes les mesures dans le sens de la certification des comptes, la négociation d’un accord d’établissement, l’adoption d’un manuel de procédures administratives, comptable et financière, et l’élaboration d’un règlement intérieur.
En somme, le ministre reconnaît que des résultats appréciables ont été obtenus, mais elle a insisté sur les défis à relever. Voilà pourquoi elle a exhorté la Direction de l’AEDD à se renforcer en ressources humaines de qualité et à travers une rigueur dans son management afin de pouvoir faire face à son statut, celui d’une Agence au carrefour de la transversalité qui caractérise l’environnement.
S’agissant des perspectives de l’année 2017, le directeur général de l’AEDD a rappelé que notre pays disposait de tous les textes législatifs réglementaires qui existent en matière de protection de l’environnement et de gestion de ressource naturelle, mais cela n’a pas empêché la détérioration du cadre de vie et de la nature en milieu rural. C’est pourquoi au cours de l’année en cours, l’accent, a-t-il indiqué, va être mis sur la communication pour faire comprendre à la population la nécessité de protéger les ressources naturelles.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin