En visite de 5 jours au Mali (9 au 13 juillet 2019), la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Mme Virginia Gamba, a procédé vendredi dernier (12 juillet 2019) au lancement de la campagne mondiale «Agir pour protéger les enfants».
Cette campagne vise à prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants ; le meurtre ou atteinte à l’intégrité physique d’enfants ; les violences sexuelles faites aux enfants ; les attaques contre des écoles et des hôpitaux ; les enlèvements d’enfants ; le refus d’accès humanitaire…
Elle est consécutive au constat que, chaque année, des dizaines de milliers de filles et de garçons sont victimes d’une ou de plusieurs violations dans le monde. Au Mali, selon des experts des Nations unies, ces violations sont notamment commises au nord et au centre du pays en proie à une crise sécuritaire et humanitaire non maîtrisée.
On se rappelle que, en février 2019, un rapport publié par l’organisation Save the Children a fait ressortir que plus de 420 millions d’enfants vivent en zone de conflit, soit 1/5 des enfants dans le monde. En Afrique, c’est un enfant sur quatre qui vit en zone de conflit et «le Mali fait partie des 10 pays au monde où les enfants sont les plus affectés par les conflits».
Les enfants y sont victimes, entre autres, de recrutement par les groupes armés, de mutilation et d’enlèvement… Sans compter qu’ils sont nombreux à être privés de leurs droits à l’éducation et à la santé.
Des chiffres fournis, en avril dernier par Cluster Education, montrent que plus de 953 écoles sont fermées au Mali dans les régions du nord et du centre, «pour des raisons essentiellement sécuritaires». Et récemment, a précisé cette ONG, la région de Koulikoro a été à son tour touchée par la fermeture des écoles.
«Pus de 200 000 enfants maliens sont privés de leur droit à l’éducation. La situation est accablante et mérite un plaidoyer national et international», a plaidé Cluster Education.
Pour cette première mission au Mali, Mme Virginia Gamba va principalement évaluer l’impact du conflit sur les enfants et baliser les moyens de renforcement de l’engagement et du plaidoyer en faveur d’une meilleure protection des enfants avec toutes les parties concernées
Au cours de sa visite, elle a rencontré des membres du gouvernement, de la communauté diplomatique (y compris des organisations régionales), des partenaires des Nations unies et la société civile. Elle a également effectué une mission sur le terrain à l’extérieur de Bamako pour constater le travail des acteurs de la protection de l’enfance.
«Le Mali doit mettre en œuvre des solutions durables qui permettront aux filles et garçons qui ont souffert et souffrent toujours des affres du conflit de retrouver et de profiter pleinement de leur enfance, mais surtout d’avoir accès à de véritables options pour réintégrer la société et se reconstruire avec l’espoir d’un avenir meilleur», a déclaré Virginia Gamba lors du lancement de la campagne à Bamako.
Dans notre pays, «Agir pour protéger» permettra de renforcer le plaidoyer pour la protection des enfants, les premières victimes du conflit. La campagne fera également la promotion du travail exemplaire réalisé sur le terrain par une panoplie de partenaires et s’élaborera sur les bases de ce travail en mettant en relief les défis auxquels sont confrontés les garçons et les filles tout en tachant d’identifier les réponses adéquates.
Elle sera également une opportunité pour les autorités maliennes d’amplifier leurs engagements vis-à-vis des enfants, notamment par la mise en œuvre effective d’instruments internationaux comme la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, adoptée par le Mali en février 2018, et l’adoption rapide d’un Code de protection de l’enfant révisé.
Lancée à New York le 2 avril 2019, la campagne «Agir pour protéger» se poursuivra jusqu’à la fin 2022.
Naby
Source : Le Matin