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Propositions pour une Transition au Mali : Trois jeunes leaders croisent leurs regards

Tidiani Togola, directeur exécutif de la Fondation Tuwindi, Mme Keïta Fatoumata Sangho, Présidente de l’Association ADA-Mali et Ibrahima KEBE, Commissaire principal de l’association politique Faso Kanu se prononcent sur la Transition en gestation au Mali depuis la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et la prise du pouvoir par le Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP).

 

Tidiani Togola, Directeur exécutif de la Fondation Tuwindi : ‘’Il faut une transition politique dirigée par un civil’’

Pour Tidiani Togola, la transition politique devrait être dirigée par un civil bénéficiant de l’aide des Maliens et des amis du Mali.

Le putsch du 18 août 2020, qui a conduit le Président Ibrahim Boubacar Keita à démissionner, est survenu dans un contexte de crise politique, sociale, sécuritaire, sanitaire et humanitaire profonde. L’arrêt de la Cour constitutionnelle sur le résultat des élections législatives a été son facteur déclencheur. La reconduction unilatérale du Premier Ministre Boubou Cissé et l’élection du Président de l’Assemblée Nationale ont exacerbé la crise. La classe politique a échoué à l’établissement d’un dialogue franc et constructif pouvant aboutir à une sortie politique de la crise.

La médiation de la CEDEAO est arrivée à un moment où les positions étaient déjà radicalisées. Ce qui a donné à la population un sentiment de parti-pris pour le Président Ibrahim Boubacar Keita. La crise a ainsi abouti à un coup d’État, hélas salué par les mouvements contestataires qui ont légitimé cette prise de pouvoir anticonstitutionnel. Le Mali est sous sanction de la CEDEAO qui veut le rétablissement de l’ordre constitutionnel avec un retour du Président IBK à la tête de l’État en dépit de la volonté d’une frange majoritaire du peuple malien. Selon les résultats du sondage de Tuwindi sur la sortie de crise, 54% des personnes interrogées voulaient le départ d’IBK, 79% le limogeage du Premier Ministre et 80% la dissolution de l’Assemblée Nationale.

Au regard de ce contexte, La CEDEAO devra lever immédiatement toutes sanctions contre le Mali pour éviter d’exacerber la crise multidimensionnelle qui compromettra les efforts des partenaires dans le Sahel. La junte devra libérer le Président Ibrahim Boubacar Keita, le Premier Ministre Boubou Cissé ainsi que les autres détenus politiques.

Deux options ….

Il est plus pertinent de mettre en place une transition politique dirigée par des civils crédibles et n’ayant pas participé à aucun moment à la gestion de l’État avec le Président Ibrahim Boubacar Keita. Cela évitera d’amener que des acteurs à  la crédibilité douteuse ne ralentissent le processus de retour rapide à l’État de droit. D’un point de vue pragmatique, deux options se dégagent pour le leadership de la transition : une première avec un Président et un Premier ministre civil et une deuxième seconde, avec un Président civil et un Premier ministre militaire.

…et 6 priorités

La transition doit être mise en place en même temps qu’une instance de suivi de sa feuille de route, dont les priorités doivent être :

  1. La reprise d’un dialogue politique et social franc avec l’ensemble des forces vives de la nation. Les mouvements de l’Azawad et tous les autres mouvements armés doivent s’inscrire dans une nouvelle dynamique pour une gestion holistique de la crise malienne ;
  2. La mise en place d’une assemblée constituante chargée d’élaborer une nouvelle constitution pour le Mali. L’actuelle constitution a mis en évidence ses limites pour le Mali du présent et du futur. Les modalités de désignation de ces membres doivent être discutées au dialogue cité au point 1 de même que les conclusions de celui-là devront nourrir les travaux de la constituante.
  3. Le renforcement de la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme, le soutien au retour à l’état de droit et galvaniser l’économie malienne en particulier dans cette période de coronavirus ;
  4. La résolution incessamment de la crise scolaire et de l’enseignement d’une manière générale afin de remettre l’école malienne en route ;
  5. L’organisation et la tenue des élections couplées pour la présidentielle et les législatives. Le/la Président/e élu/e devra tenir l’élection référendaire au plus tard six mois après son élection et son mandat sera d’office comptabilisé dans la nouvelle république pour éviter toute possibilité de dépassement de plus de deux mandats.
  6. L’ouverture d’une enquête sur les récentes violations de droits humains et les crimes économiques ;

La transition ne doit pas dépasser douze mois. Elle doit être inclusive avec un regard particulier en faveur d’une plus grande participation des femmes et des jeunes. Les responsables et leaders de la transition ne doivent pas être autorisés à se présenter ou faire campagne à l’élection présidentielle.

Source : Le Challenger

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