Le Réseau Musonet/Mali a organisé du 25 au 27 août 2020 dans la salle Fodé Kouyaté du Centre International de Conférence de Bamako, un atelier de formation au profit des hommes de média sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et la Loi n°2015-052. Ces thématiques ont été brillamment développées par Amadou Yaya Diallo, expert au ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et Moussa Doudou Haïdara, Coordinateur national du Programme DDR. La Présidente du Réseau Musonet/Mali, Mme Doumbia Mama Koité, nous rappelle dans cet entretien les objectifs de la formation. Elle se prononce sur le rôle que les femmes doivent jouer dans le processus de transition en gestation
Le Challenger : Nous sommes à la fin d’un atelier de trois jours organisé par votre organisation au profit des hommes de média. Pouvez-vous nous rappeler les objectifs visés par cette formation ?
Mme Doumbia Mama Koité : Les objectifs de cette formation étaient de permettre aux hommes de média et communicateurs traditionnels de s’approprier un certain nombre d’instruments tels que la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la Loi 2015-052 et la Politique nationale Genre.
Le premier axe de cette formation concernait la Résolution 1325 portant sur Femme, Paix et Sécurité du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le Mali se trouvant dans une situation de conflits et les femmes exclues du dialogue et des négociations. Il s’agissait pour nous d’aider les hommes de média à mieux véhiculer les informations sur la participation nécessaire des femmes dans les conflits et en matière de protection, de prévention, de gestion et de consolidation de la paix.
Le deuxième axe portait sur l’Accord pour la paix et la réconciliation. Vous savez aujourd’hui que ce document pose problème. Parce que le gouvernement du Mali a signé l’accord avec les groupes armés, mais les Maliens ne se sont pas appropriés cet accord. C’est ce qui fait qu’il y a blocage. Nous avons outillé les hommes de media et les communicateurs traditionnels pour qu’ils aillent expliquer à l’opinion publique nationale l’accord, évoquer ses difficultés d’application. C’est pourquoi, nous avons parlé des difficultés qui freinent l’application de l’accord.
Si l’accord n’est pas appliqué de façon intégrale, c’est parce qu’il ya des déconvenues. Donc comment corriger pour que tout le monde s’implique ? Nous avons aussi abordé comment l’accord prend en compte la participation de la femme dans le processus de paix et de réconciliation.
Le troisième axe était de permettre aux médias de s’approprier la Loi 2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Il y a eu la Politique nationale Genre, qui est un peu en veilleuse. Or, elle permet l’intégration de la dimension genre dans les départements ministériels et dans les politiques sectorielles.
Cette formation s’est tenue à une période particulière dans la vie de la nation. Selon vous, quelle doit être la place des femmes durant la Transition qui va s’ouvrir ?
Les femmes doivent prendre leur place et jouer leur partition dans la transition. La prise de cette place ne se fera pas directement. Il faut qu’elles sachent qu’elles sont des citoyennes à part entière et qu’elles contribuent à la refondation de ce pays. Elles doivent s’asseoir avec les hommes pour discuter du Mali nouveau. Elles doivent sensibiliser, former leurs sœurs, les outiller pour qu’elles soient capables de défendre les intérêts des femmes.
Propos recueillis par Chiaka Doumbia
Source : Le Challenger