L’Imam Mahmoud DICKO a présidé ce lundi 27 juillet 2020, la cérémonie de dons de moutons et de vivres aux familles des victimes des événements des 10 et 11 juillet 2020. En marge de cette cérémonie, il a réagi aux propos attribués au Président IBK, l’accusant de vouloir créer un Etat islamique au Mali. Sur ce sujet, l’Imam a répondu qu’il en prend acte et que le Président IBK assume l’entière responsabilité de ses propos. A cette occasion, il a aussi réitéré son appel au calme.
La cérémonie de remise a eu lieu à Badalabougou, dans la mosquée de l’Imam DICKO. Le don est composé de vivres, de moutons pour les familles endeuillées, à lors des événements des 10, 11 juillet 2020. Au terme d’une brève cérémonie, l’Imam a indiqué que ce geste s’inscrit dans le cadre de la solidarité avec les familles des victimes. L’objectif étant de manifester la solidarité de la CMAS avec les familles des défunts. Il s’agit également de leur montrer que ces des sangs qui sont versés, des vies arrachées. « Nous ne ménagerons aucun effort pour manifester notre solidarité avec les familles des victimes. Nous ne pouvons pas faire autre chose que manifester notre soutien et notre solidarité aux familles endeuillées. Nous sommes dans les 10 jours bénis dans le sens islamique du terme du mois de la Tabaski. Nous pensons que c’est le moment qu’il faut choisir pour faire ces œuvres. Nous prions le Tout Puissant (Allah) pour qu’il accueille ces jeunes gens dans sa grâce infinie. Nous prions également pour que leurs familles puissent garder la foi, malgré la douleur et qu’Allah les soulage de leur peine. Je ne suis pas sûr de reconnaitre un seul de ces jeunes qui se sont sacrifiés. Mais, ce sont des jeunes du quartier, certains sont venus d’ailleurs. Ils se sont sacrifiés pour l’Imam, pour le pays ».
Il a poursuivi : « les femmes sont venues m’exprimer leur soutien. Elles se disent être convaincue que le combat que nous menons, c’est celui de l’état de droit, de la bonne gouvernance et la justice sociale. Nous prions pour qu’Allah puisse guider nos pas, nous mettre dans sur le bon chemin. C’est lui connait tout. Nous allons nous rendre dans les familles des victimes pour présenter nos condoléances. Des bonnes volontés se sont manifestées à l’occasion de cette fête de tabaski. Nous allons rassembler les familles pour une prière collective en faveur des victimes. Dans ce combat, nous devons faire preuve de retenue dans nos propos ; poser des actes qui vont dans le sens du rassemblement, de la stabilité de la cohésion sociale ».
En ce qui concerne les victimes, l’Imam a exigé que des enquêtes soient faites pour situer les responsabilités.
« Nous pensons que le Mali est un Etat de droit. Il y a eu des vies qui ont été arrachées. Il faut quand même qu’on fasse des enquêtes pour savoir le comment et le pourquoi. Ces jeunes gens sont morts devant ma porte ici. Certains, dans la mosquée, mains nues. Ils n’étaient pas en train de piller une banque ou de bruler un édifice public. Ils étaient devant ma porte ici. S’il y a des raisons particulières pour lesquelles ils ont été tués, nous voulons le savoir. Nous pensons que nous sommes dans un Etat de droit, et l’opinion doit être édifiée ».
« Manifester est un droit pour le citoyen que tout le monde peut exercer. Maintenant, il faut le faire dans le cadre du respect strict de la loi. Ça aussi, c’est une réalité qu’il intégrer. Ce n’est pas une raison pour qu’on tire à balles réelles sur les gens pour leur arracher la vie. Sinon, pourquoi il y a eu cette démocratie au Mali ? Cette démocratie a un sens ».
S’agissant des propos attribués à IBK l’accusant de contester la laïcité de l’Etat, DICKO répond : « vous savez, je ne veux pas commenter. Je préfère lui laisser, lui-même, la responsabilité de ses propos. Je prends acte de ce qu’il a dit. C’est un grand-frère à moi. Je ne vais pas lui répondre autrement que de prendre acte ».
Aussi, au cours de la même déclaration l’Imam DICKO a fait savoir qu’il n’a été officiellement approché par aucune partie depuis la visite des Chefs d’État de la CEDEAO.
Par ailleurs, l’information de notre confrère de la RFI a été dementie par la présidence de la République du Mali sur sa page Facebook. Selon le post, le président Ibrahim Boubacar Keita n’a pas tenu de tels propros.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN