La salle polyvalente du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM/BFK) a servi de cadre à la projection, en avant-première, du film documentaire «Jamu Duman» réalisé grâce aux efforts conjugués de plusieurs chercheurs maliens.
L’événement, présidé Mme le ministre de la Culture représentée par son Chef de Cabinet a enregistré la présence des représentants d’institutions, d’anciens Premiers ministres et ministres, du Corps diplomatique accrédité au Mali, de Partenaires Techniques et Financiers, en plus des autorités administratives de l’éducation et de la culture, des promoteurs et opérateurs culturels. Bref le beau monde de la culture malienne (artistes musiciens et comédiens…) et l’ensemble du personnel, du corps professoral et des étudiants du CAMM/BKF étaient au rendez-vous. Les ressortissants de l’espace ouest-africain en général et du Mali en particulier ont hérité de leurs ancêtres une richesse culturelle inestimable à travers les alliances, les patronymes, les règles et obligations qui les régissent. Cependant, ils ignorent de plus en plus leurs significations profondes et symboliques. C’est face à ce triste constat que le CAMM/BFK, dans le cadre de son programme de recherche sur les arts et les traditions du Mali, a commandité une étude sur le thème : «Mythes et réalités sur les alliances entre patronymes». Le film documentaire «Jamu Duman » est donc le résultat de cette étude scientifique conduite par d’éminents chercheurs nationaux : Moussa Traoré du Bureau pour l’Accompagnement, la Recherche et la Formation (BAREF) et Bakary Diarra, traditionnaliste. Sous la supervision de Dr Salia Malé, professeur au Conservatoire, sa réalisation a été conduite par deux professeurs au CAMM/BFK : le premier, Salif Traoré, enseigne le cinéma et le second Gaoussou Tangara assure la formation en camera. Il est par ailleurs réalisateur du court métrage «Oumou, un destin arraché ». Ce film, tout comme « Jamu Duman», fait partie des six (6) films nominés pour la 26ème édition du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO) qui a débuté le vendredi dernier. A en croire le Directeur général du CAMM/BKF, Bréhima Fofana, la réalisation du film a nécessité de nombreuses sorties sur le terrain dans le but de constituer une base de données (photos, vidéos) sur les mythes, légendes et récits fondateurs des alliances à plaisanterie entre patronymes. Ce avant l’exécution des travaux de post-production et de diffusion télévisuelle afin de promouvoir nos arts, traditions culturelles et valeurs sociétales. Bréhima Fofana a insisté sur le fait que le jeu des alliances en patronyme a constitué dans nos vastes empires et royaumes médiévaux, des mécanismes de prévention et de gestion des conflits. Il demeure de nos jours une valeur culturelle inestimable, est-il convaincu. Au cours de sa présentation, le Directeur général a indiqué que le film fait la restitution des alliances patronymiques dans leur contexte historique et social avec en toile de fond des sites historiques, le sens et la signification de certains patronymes. Il a aussi déclaré que le film fait connaître les principes ou codes de conduite qui sous-tendent les alliances, les règles de civilité, de courtoisie dans les relations entre alliés. Il montre en outre les fonctions de ces alliances basées sur la résolution des problèmes de société, façon de rendre plus conviviale la prévention d’éventuels foyers de tension….bref, tout pour faire comprendre comment nos aïeux ont organisé leurs échanges et structuré le tissu social autour des grands évènements de la vie.
Gaousou Madani Traoré
Le Challenger