Le tout premier agrégé des Sciences juridiques et politiques, économiques et de gestion de l’année 2013 du Mali a animé, hier lundi, dans la salle de conférence de la Faculté de droit privé (FDPRI), une conférence de presse. Il était surtout question d’informer l’opinion nationale, en général, et le monde universitaire en particulier, de l’existence, à côté de la CNELA (Commission nationale d’établissement des listes d’aptitudes), de cette voie internationale qui permet une meilleure visibilité de l’Enseignement et de la recherche scientifique dans notre pays.
La conférence était animée principalement par le lauréat du concours CAMES de 2013, le Pr Bakary CAMARA, avec à ses côtés, plusieurs de ses camarades et compagnons l’université, notamment MM. SOW et M. et KAMENA. On y notait également la présence du Recteur de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (UJPB), le Pr Abdoulaye DIARRA.
Le lauréat, Bakary CAMARA, a été présenté par son homologue KAMENA, comme un véritable passionné de la recherche. C’est ainsi qu’il est détenteur d’un doctorat 3ème cycle (Droit 1996), un Master of art (international security-géopolitique) en 2003 et d’un doctorat d’État en Droit, option histoire du droit et des institutions (2009). Il est auteur de plusieurs chapitres de livres et divers articles en histoire du droit et des institutions et sur le pluralisme juridique et les conflits en Afrique de l’Ouest, a indiqué le modérateur.
Les recherches récentes de Pr CAMARA sont essentiellement basées sur l’histoire du droit des institutions, la gestion des conflits en général, les politiques foncières, la démocratie, la décentralisation et sur le pluralisme juridique en Afrique de l’Ouest, a-t-il précisé. Il est auteur de pas moins d’une dizaine de publications.
Selon Bakary CAMARA, le Conseil africain et malgache pour l’Enseignement supérieur (CAMES) a été créé par 16 États africains d’expression française, dont le Mali, le 26 avril 1972, à Lomé.
Cette institution a pour mission de promouvoir et de favoriser la compréhension et la solidarité entre les États membres. Il s’agit d’instaurer une coopération culturelle et de recherche: statistique, informatique sur les examens, annuaire, annales, palmarès, information sur les offres et demandes d’emploi de toutes origines. Il est aussi chargé de préparer les projets de convention entre les États concernés dans le domaine de l’Enseignement supérieur de la recherche et de contribuer à l’application de ces conventions, etc.
Les avantages et les opportunités du CAMES sont nombreux pour l’Enseignement supérieur. En effet, poursuit-il, le CAMES comprend six programmes qui sont, les comités interafricains (CCI), le concours d’agrégation, le centre d’information et de documentation (CID-CAMES), l’ordre international des palmes académiques, la pharmacopée et la médecine traditionnelle africaine et la reconnaissance des diplômes.
Quatre de ces six programmes présentent directement des avantages et opportunités pour l’Enseignement supérieur et la recherche au Mali, selon M. CAMARA.
En termes de difficultés, le Pr. CAMARA a soutenu, qu’il y avait souvent un manque d’engouement des enseignants à s’intéresser à la recherche et à la compétition internationale. À cela s’ajoute, dit-il, l’environnement de l’Enseignement supérieur qui n’est pas très favorable à la recherche fondamentale, certaines pratiques du temps des grandes écoles existent toujours. Malgré cette situation, des enseignants arrivent à tirer leur épingle du jeu pour se faire valoir au niveau national et international, a martelé le conférencier.
Cette idée d’aller au CAMES est venue à notre agrégé, en 2005-2006.
Mais le projet n’a pris forme qu’en 2011, selon lui.
Selon le lauréat CAMES 2013, tous les enseignants chercheurs de l’université peuvent aller au CAMES. Il suffit de présenter une thèse de doctorat, mais pas n’importe laquelle. Il s’agit d’une thèse qui respecte la logique de la recherche scientifique. À cela s’ajoute la publication de deux articles scientifiques dans une revue reconnue par le CAMES. Le reste concerne des démarches administratives, notamment le procès verbal de la soutenance, a-t-il précisé.
Le professeur CAMARA a soutenu qu’il avait écrit beaucoup d’articles avant d’aller au CAMES mais qui n’avait pas de lien direct avec sa thèse.
Le Recteur de l’Université des sciences juridiques et politiques a salué et félicité le lauréat pour son admission. Il s’agissait, à ses yeux, d’une grande avancée qui mérite d’être consolidée et renforcée. Car, désormais, le Mali siègera présent au CAMES à un niveau confortable. Cette démarche est d’autant plus nécessaire qu’elle encouragera davantage nos enseignants chercheurs à mieux se faire valoir au niveau cette institution. Aussi, à travers CAMARA, le Mali peut aussi former des doctorants et leur diplôme sera reconnu par le CAMES.
Par ailleurs, le recteur a souligné que le Mali est un pays souverain et dispose d’une autre voie de promotion de ses enseignants chercheurs à côté du CAMES. Il y a lieu, selon lui, de renforcer cette institution pour que nos enseignants chercheurs puissent tous aller aux CAMES concurrencer à un niveau international.
Les enseignants intervenants ont surtout mis l’accent sur la question de documentation qui reste un obstacle majeur pour nos enseignants chercheurs. Notre pays ne disposant pas jusqu’à présent de bibliothèque universitaire à hauteur des attentes.
Par Sidi DAO
Source: info-matin.info