Ce samedi 25 novembre 2017, au Conseil national du Patronat du Mali (CNPM), où il a rencontré les opérateurs économiques du Mali, le ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Konimba Sidibé a commencé son intervention par ce qui semblait lui tenir le plus à cœur : un appel pressant aux acteurs du secteur privé auquel il appartient, à faire leur, le forum international sur l’investissement au Mali, que son département prépare pour les 7 et 8 décembre prochains.
«Il s’agit de votre forum. Quand j’ai été nommé, ma première rencontre était avec le patronat et je me suis déplacé pour vous rencontrer. Ensuite, j’ai rencontré la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCIM) où je me suis rendu aussi. C’est dire qu’aujourd’hui, c’est un des vôtres qui est ministre et nous devons développer un cadre d’étroite collaboration », explique le ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur Privé, Konimba Sidibé. Des efforts ont été faits pour représenter le patronat et les opérateurs économiques dans les différentes commissions techniques composant le Comité de pilotage mis en place pour préparer le forum international Invest in Mali. Dans le dispositif, on dénombre une vingtaine de membres des organisations du secteur privé, qu’y prennent part, selon le ministre. « C’est encore une fois votre forum et c’est vous qui l’organisez », souligne-t-il, en précisant que deux commissions sur les trois sont présidées par des opérateurs du secteur privé. Le ministre a précisé que la démarche adoptée ne vise pas le seul investissement direct étranger. Malgré son importance, celui-ci ne peut pas écarter l’investissement national et les partenariats. Ce qui fait que l’un des objectifs de ce forum est de nouer des partenariats d’investissement. Pour le ministre, le forum doit atteindre des objectifs comme : changer le narratif sur le Mali, une meilleure connaissance des opportunités infiniment plus importantes qu’on ne peut l’imaginer, s’imprégner des filières porteuses et intéressantes, le cadre des affaires et attirer les capitaux.
Pour Konimba Sidibé, le forum est l’occasion de rassurer sur deux éléments qui sont pris en compte par tous les investisseurs, à savoir, la rentabilité et les risques. Au moins deux cents projets sont dans le pipeline du gouvernement et seront discutés lors du forum. Opérateurs et partenaires, au cours de rencontres be to be prévues tenteront de signer des partenariats autour des projets. Les domaines prioritaires pour l’investissement, sont l’agriculture, l’Industrie, les infrastructures et l’Energie. Pour rendre notre agriculture compétitive, avec une productivité élevée, les opérateurs économiques doivent innover et investir dans l’agrobusiness. L’économie numérique permettra sans doute de transformer notre agriculture en agrobusiness, même s’il reste important d’aider l’exploitation paysanne.
Le ministre a lancé un appel pressant aux opérateurs économiques à s’inscrire vite pour éviter les bousculades des derniers moments avant le forum. Le ministre a souligné la disponibilité des organisateurs à l’API pour aider d’éventuels participants qui rencontreraient des difficultés à s’inscrire.
Dans leurs interventions, certains opérateurs économiques ont évoqué, concernant le financement de l’agriculture, des aspects politiques qui empêchent d’obtenir les résultats escomptés de ces appuis (intrants agricoles, mécanisation, appuis techniques). Selon eux les banques sur place sont des banques commerciales et ne financent pas l’investissement. D’autres mettront l’accent sur l’insécurité qui sévit dans notre pays et le fait que certaines Ambassades ont mis le Mali au ‘’rouge’’, et en plus, l’équipage de Air France ne passe jamais la nuit à Bamako, mais va dormir à Abidjan. On s’interroge s’il est possible de demander à ces Ambassades de mettre au moins le pays en ‘’orange’’ au lieu du ‘’rouge’’ et de dire à l’équipage d’Air France de dormir à Bamako. Pour le ministre, le travail consiste à retrouver le ‘’vert’’ et non l’’’orange’’. Concernant le financement de l’agriculture par les banques, le ministre Konimba Sidibé a indiqué le Fonds de Garantie du Secteur Privé (FGSP) a permis de financer de nombreux projets agricoles en garantissant l’investissement de fonds importants. Par ailleurs, l’organisation patronale des Industriels a demandé au ministre de s’impliquer pour permettre la mise en œuvre du livre blanc des industriels, qui semble être bloquée, malgré des rencontres avec le Premier ministre.
B. Daou
Source: Le Républicain