L’on ne dira jamais assez, la question de l’emploi coupe le sommeil aux gouvernants de tous les pays du monde, y compris la Chine, où de plus en plus, ce problème est en train de devenir un mauvais souvenir. Au Mali, comme ailleurs dans le monde, la crise de l’emploi est à l’origine de plusieurs tensions sociopolitiques. C’est conscient de cet enjeu politico-économique, que les nouvelles autorités ont fait de l’emploi, la priorité des priorités. D’où la fusion du département de la Jeunesse et de la construction citoyenne à celui de l’Emploi, confié à l’ancien président de la Jeunesse du parti majoritaire, Mahamane Baby, ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et de la construction citoyenne pour promouvoir l’emploi de proximité.
La question était au centre des échanges entre le directeur général de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE), Arouna Modibo Touré et le président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESC), Jeamile Bittar. C’était à la faveur d’une visite de prise de contact entre les deux structures, le vendredi dernier.
Deuxième étape d’une série de rencontres initiées par le nouveau DG de l’ANPE auprès de certaines Institutions de la République, qui ont des relais politiques et économiques dans la société civile.
Cette descente de terrain vise à mobiliser les élus locaux et les acteurs économiques dans la stratégie de réalisation des objectifs de création des 200 000 emplois à l’horizon 2018.
Il s’agit, à travers cette démarche, de parcourir toutes les pistes d’opportunités d’emploi afin d’offrir à la jeunesse désemparée de quoi espérer.
Il ressort des mots de bienvenue prononcés par le président du CESC, Jeamile Bittar, que cette visite n’est pas une perte de temps. Le DG Arouna M. Touré avait donc raison d’entreprendre cette démarche. Car selon Jeamile Bittar, son Institution a mené plusieurs réflexions sur la problématique de l’emploi des jeunes. Les conclusions de ces réflexions constituent aujourd’hui un fonds documentaire assez riche, permettant d’offrir à l’ANPE des pistes d’opportunités à envisager. Aussi, a-t-il promis de mettre cette documentation à la disposition de l’Agence.
Séance tenante, il a procédé à la remise d’un premier jet de documents à la délégation. Il a également assuré le DG de la disponibilité du CESC à apporter son soutien à l’ANPE dans sa promotion de l’emploi. Avant de promettre que le reste de la documentation suivra.
Auparavant Jeamile Bittar a félicité le nouveau DG, Arouna M. Touré, pour sa nomination à la tête de l’ANPE, en rappelant son parcours à l’ANICT.
“Si vous n’étiez pas venu, moi-même et mon Bureau allions effectuer le déplacement pour vous témoigner de notre disponibilité à vous accompagner.”, a indiqué Jeamille Bittar.
Selon lui, l’ANPE fait face à des chefs d’entreprises et des leaders d’organisations de la Société civile, qui ont conscience des enjeux de leur responsabilité à jouer leur partition dans la stabilisation du pays. Car, l’emploi est une question cruciale et une garantie de stabilité du pays. Mais, ces chefs d’entreprises ont juste besoin d’un petit accompagnement pour créer les conditions de création d’emplois dans le pays. Selon Jeamile Bittar, si l’économie tourne normalement, la création de 200 000 emplois n’attendra pas cinq ans.
En réaction, le chef de la délégation de l’ANPE, Arouna M. Touré s’est félicité de la promptitude et de la qualité de l’accueil qui leur ont été réservé et des mots aimables prononcés par son hôte. Il a, d’entrée de jeu, remercié Jeamile Bittar pour sa disponibilité à accompagner l’ANPE, qui par ricochet, revient à soutenir la politique d’emploi du président de la République,Ibrahim Boubacar Kéïta. Selon lui, en le nommant à ce poste, il lui a été demandé d’apporter son expertise pour atténuer la crise d’emplois qui frappe durement la jeunesse du Mali. Un pays qui se relève timidement d’une crise sociopolitique qui l’a ébranlé jusque dans ses fondements. Et, l’une des pistes de solutions qu’il entrevoit est de promouvoir l’emploi de proximité auprès des acteurs économiques, qui ont des expertises avérées dans le domaine.
Mais, qui ne sont souvent écoutés. C’est donc pour renverser cette tendance en valorisant l’emploi local que la nouvelle direction de l’ANPE a entrepris cette descente de terrain. Il a donc plaidé pour un engagement fort des acteurs économiques et de la société civile à ses côtés pour l’aider à réaliser son objectif. Celui de promouvoir l’auto-emploi, un pilier de l’emploi de proximité. Il ambitionne de redorer le blason à l’ANPE pour lui permettre de conserver son leadership dans la filière d’entreprise de placement.
Il est à rappeler que l’ANPE est le premier service créé par l’Etat pour promouvoir l’emploi au Mali.
Aujourd’hui encore, il demeure le pilier central du Département en charge des questions de l’Emploi, dirigé par un jeune ministre, qui ne ménage aucun effort pour soutenir les services relevant de sa compétence afin de stimuler la création d’emploi dans notre pays. Très tôt, l’ancien président de la Jeunesse RPM a compris que la stabilité du régime dépend de sa capacité de réponse à donner à la question d’emploi. Dès lors, il s’est mis à la tâche. Les résultats engrangés dans le premier gouvernement, dirigé par Oumar Tatam Ly, lui ont valu donc sa reconduction dans les gouvernements successifs de Moussa Mara et de Modibo Kéïta, avec une bonification particulière. En sus de ses précédentes charges de l’Emploi et de la formation professionnelle, il lui a été confié celle de toute la Jeunesse malienne et de la construction citoyenne, gage de la relance économique de notre pays.
Mohamed A. Diakité
Source: Tjikan