L’État a mobilisé plus de 5 milliards de Fcfa pour l’équipement et le déploiement des Forces armées et de sécurité, pour la protection des bases vie, des biens et des personnes. Il souhaite la poursuite de l’accompagnement des Partenaires techniques et financiers pour
la réalisation de cet important projet
C’est dans cette dynamique que l’exécutif a organisé, hier, dans la salle de conférence de l’hôtel des Finances, une table ronde virtuelle des Partenaires techniques et financiers du Projet d’aménagement de Taoussa. L’ouverture des travaux était présidée par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou. C’était en présence de ses collègues des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, de la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara. Il y avait également le directeur général de l’Autorité pour l’aménagement de Taoussa, Chirfi Moulaye Haïdara.
Cette rencontre intervient 11 ans et 23 jours, après la pose de la première pierre du barrage par les autorités du Mali, le 6 février 2010 à Taoussa (site du barrage).
En initiant cette table ronde, les autorités entendaient faire le point de l’état d’avancement de l’exécution de la feuille de route issue de celle de 2018, notamment le recrutement de la nouvelle entreprise en charge des travaux du barrage. Aussi les participants échangeront-ils sur les stratégies de redémarrage des travaux du barrage, avant d’explorer les voies et moyens permettant le recrutement d’une nouvelle entreprise capable de travailler dans les conditions actuelles de la zone. Cela en vue de la réalisation des travaux de la route d’accès Gao-Bourem-Taoussa. La rencontre examinera également la question du recrutement des experts de l’Unité d’exécution du projet (UEP).
Il est essentiel de rappeler que le financement du Projet d’aménagement de Taoussa est l’expression d’un effort financier conjoint : État malien-partenaires techniques et financiers. Le coût de sa réalisation s’élève à 167,930 milliards de Fcfa. Le gouvernement malien intervient pour plus de 41 milliards de Fcfa dont plus de 8 milliards déjà mobilisés.
Dans la perspective du démarrage des travaux du Projet, le ministre de l’Économie et des Finances a assuré les Partenaires techniques et financiers concernés de la détermination du gouvernement à travailler ardemment à l’amélioration des conditions sécuritaires dans la zone d’intervention du Projet. «En termes d’efforts, l’État malien a mobilisé plus de 5 milliards de Fcfa pour l’équipement et le déploiement des Forces armées maliennes et de sécurité ainsi que la prise en charge des prestations de la société de sûreté (ADES), et la mise en œuvre des mesures de sûreté issues du plan d’action», a expliqué Alousséni Sanou. Ces mesures concernent la protection des bases vie et l’organisation nécessaire pour la protection des biens et des personnes, a précisé le patron de l’hôtel des Finances.
Concernant le volet construction de la route Gao-Bourem-Taoussa, le ministre Sanou a rappelé que le marché relatif aux travaux attribués à l’entreprise Covec-Mali a été résilié. Le financement dudit marché était assuré par le Fonds saoudien de développement, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et le Budget national. Le taux d’avancement global (pour tout le Projet) était estimé à 13,90% pour un délai consommé de 169%, avant l’arrêt des travaux, a-t-il ajouté.
Il urge alors de presser le pas afin de booster le développement des zones concernées par le Projet. Surtout que le bassin du fleuve Niger, avec ses potentialités, constitue un enjeu majeur de développement socio-économique de la sous-région en général, et du Mali en particulier, notamment la partie nord de notre pays.
«Il est impérieux d’y engager d’importants programmes d’aménagement pour inverser les tendances actuelles de dégradation, justifiant du coup la pertinence et la nécessité du Projet d’aménagement de Taoussa dont les impacts positifs attendus feront des régions du nord un véritable pôle de développement», a plaidé Alousséni Sanou.
Pour lui, sa réalisation et celle de ses travaux connexes se traduiront, selon les estimations, par l’absorption de la quasi-totalité de la main d’œuvre de la zone, l’assurance de l’autosuffisance alimentaire dans la zone et l’augmentation des revenus monétaires annuels des populations, une croissance de près de 3% du cheptel, la production de 7.800 tonnes de poissons par an et de 118 GWh/an pour couvrir une partie des besoins en énergie de la zone.
À cet égard, le ministre de l’Économie et des Finances a souhaité la poursuite de l’accompagnement technique et financier des partenaires pour la réalisation de cet important projet qui est un facteur de paix et de cohésion sociale dans la partie nord du Mali, socle de tout développement durable.
Insufflant ainsi une nouvelle dynamique qui fera du Sahel un havre de paix où les communautés vont retrouver le bonheur du vivre ensemble mais surtout la transformation des régions du Nord du Mali en un véritable pôle de développement, a-t-il prédit. Pour sa part, le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau a insisté sur l’espoir que nos populations notamment celles des régions du Nord et du Centre de notre pays et bien au-delà des frontières, placent à la réalisation de ce projet.
C’est pourquoi il figure parmi les projets prioritaires du gouvernement et a été présenté aux acteurs signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger comme la contribution majeure du gouvernement à la stratégie de développement des régions du Nord du Mali, a relevé Lamine Seydou Traoré.
Amadou GUÉGUÉRÉ
Source: L’Essor