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Programme de coupe claire sur les budgets des services publics : Jusqu’à 50%de réduction

Bientôt la grande dèche pour les ministères et autres services de l’Etat, avec la grande austérité programmée. Elle devra se traduire par une réduction drastique des budgets à allouer. En effet, faute de ressources financières, l’Etat a programmé des coupes claires sur les budgets, pouvant aller jusqu’à 50% de réduction des crédits qui devaient être normalement alloués.

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Etat malien est en manque de ressources financières. C’est vrai que depuis l’avènement de la Transition les services publics ont vécu avec une certaine tension financière, la dotation en crédits de fonctionnement se faisant avec parcimonie par le ministère de l’Economie et des finances.  Le contexte est passé par là, notamment les sanctions internationales déclarées et celles non déclarées appliquées au Mali depuis le coup d’état contre IBK, ensuite accentuées depuis que le désormais Ancien président de la Transition, Bah N’Daw, a été déposé.

Les services des Impôts, mis à l’œuvre, ont usé de toute ingéniosité possible pour dénicher des niches pourvoyeuses de finances afin d’alimenter les caisses de l’Etat. C’est ainsi que des sociétés connues comme de grandes contributrices au budget national, à travers les impôts et taxes payés chaque année, ont même accepté de procéder à des paiements anticipés concernant l’année ou les années à venir. Ce procédé, précisons-le, existait quand-même avant la Transition, l’Etat y ayant recours chaque fois que de besoin pour remplir les caisses du Trésor public.

Au ministère de l’Economie et des finances, on a joué aux bons jongleurs pour permettre la continuité du fonctionnement des services publics. La gestion parcimonieuse des crédits à allouer aux services publics avait même fini d’installer une certaine désolation au niveau des fonctionnaires et agents de l’Etat qui n’avaient que le minimum pour fonctionner. Ils l’ont supporté stoïquement, par patriotisme, eu égard à la situation nationale qui impose un sacrifice à chaque Malien.

Après plusieurs levées de fonds sur le marché financier de l’UEMOA, avec ce que cela implique comme intérêts à payer, en dehors de la contrainte du respect du délai de paiement, l’Etat se voit obligé de se tourner vers des institutions financières internationales de mauvaise réputation, notamment le FMI et la Banque mondiale.

Une approche qui a beaucoup fait jaser, parce que contraire au principe de souveraineté nationale tant clamée, si l’on sait que les conditionnalités qui accompagnent les prêts de ces institutions financières n’ont rien à voir avec une quelconque souveraineté nationale. Mais les économistes et autres citoyens avertis comprenaient qu’il s’agissait déjà là d’un signe d’une grande tension financière ayant poussé les autorités actuelles à recourir à des prêts de la Banque mondiale et du FMI, surtout avec des conditionnalités du genre “à prendre ou à laisser”. Ce qui écorche un peu la ligne dure jusque-là affichée par les tenants actuels du pouvoir.

  

Il faut comprendre que la conjonction d’un ensemble de facteurs a conduit à cette situation financière difficile : l’isolement du Mali suite au coup d’état et par conséquent a fermé la porte à des financements parce que les partenaires techniques et financiers, pour la plupart, conditionnent leurs opérations à un retour à l’ordre constitutionnel. Il y a aussi le boycott du Mali décidé par le monde occidental qui reproche au Mali une certaine forme de partenariat avec la Russie, le retrait déclaré de la CEDEAO avec ses conséquences économiques, les fortes dépenses en armement pour mettre à niveau l’arsenal militaire des forces de défense et de sécurité, et surtout, la crise énergétique.

Pour la question énergétique, non seulement les délestages forcés causent beaucoup de dommages à l’économie nationale et plombent la croissance, mais au quotidien, avec les entreprises qui ferment, c’est un manque à gagner pour l’Etat en termes d’impôts et taxes à payer, en plus du chômage des employés.

Mais surtout, la société nationale chargée de la production et de la distribution d’électricité est devenue un gouffre à sous pour l’Etat, notamment avec l’achat de combustible pour les vieilles centrales afin de pouvoir fournir du courant aux populations. Des centaines de milliards de FCFA qu’il faut dépenser pour l’achat de carburant, alors qu’en contrepartie l’EDM n’est pas rentable.

Ce n’est donc pas un hasard si, avec la grande austérité programmée par les autorités, les secteurs de la Défense et de l’Energie sont les cibles majeures parce que trop budgétivores.

Les membres du Conseil national de transition (CNT) sont-ils au courant de cette situation financière ?

En tout cas, si les uns sont appelés à des sacrifices pendant que les autres veulent le contraire, cela pose problème et interpelle la responsabilité des plus Hautes Autorités de la Transition.

                                                            

 Amadou Diarra 

 

Source: Aujourd’hui-Mali
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