Alors que beaucoup pensaient, avec les nombreuses bourdes et requêtes consécutives, qu’on allait assister à un redressement des résultats par la Cour Constitutionnelle, celle-ci, a plutôt donné raison au ministère de l’Administration territoriale. A quoi pourrait-on s’attendre dans les jours à venir de la part des plaignants qui se sont regroupés pour défendre leurs intérêts ?
Après vingt-sept ans de pratique démocratique, le Mali semble encore être à la case départ, tant ses élections sont émaillées de fraudes et d’achat de conscience à grande échelle de la part de ceux qui doivent veiller à la régularité du scrutin. Depuis belle lurette, les résultats issus de nos élections ont toujours fait l’objet de contestation et aucun pouvoir n’a jusque-là daigné apporter les correctifs nécessaires. Après plus de deux décennies de démocratie, le Mali devrait être comme le Sénégal, le Ghana, le Bénin et l’Afrique du Sud, qui sont des vitrines en Afrique en matière de transparence dans les élections. Au regard des prises de positions tranchées, la crise serait inévitable entre les autorités en charge de l’organisation et de la proclamation des résultats et la vingtaine de candidats qui contestent déjà avec véhémence. Pour rappel, le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation avait proclamé les résultats provisoires le jeudi 02 Août 2018. Certains candidats ont, alors, introduit des requêtes auprès de la Cour Constitutionnelle aux fins d’annuler l’élection présidentielle, ou tout au moins certains résultats des centres ou bureaux de vote où des irrégularités ont été constatées. Sans surprise, la Cour Constitutionnelle a globalement reconduit les résultats proclamés par le ministère de l’Administration Territoriale. Elle a même enfoncé le clou, car elle a non seulement rejeté les recours en annulation, mais aussi et surtout, rehaussé le chiffre obtenu par le Président candidat et raboté ceux de ses poursuivants Soumaila Cissé arrivé deuxième et Cheick Modibo Diarra, quatrième. Seul le troisième, Aliou Diallo, a connu la hausse de sa note. Lors du meeting le mardi, les candidats contestataires ont décidé de manifester jusqu’à la proclamation des résultats réellement issus des urnes.
Youssouf Sissoko
Source: infosepte