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Processus de paix : quand Kidal fait bouger les lignes

Longtemps attendu, le dialogue entre le gouvernement et les groupes armés est entré dans une nouvelle phase. Les deux (2) parties se réuniront, mi-juillet, à Alger pour le début des discussions afin de parvenir à un accord de paix définitive.

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Le déclic de cette rencontre est sans conteste les évènements de Kidal. En effet, la  visite du premier ministre dans cette ville a permis aux uns et aux autres de se rendre compte de la situation réelle qui y prévaut. Contrairement aux annonces rassurantes de la MINUSMA sur le processus de cantonnement, les groupes armés sont apparus encore plus renforcés.

Le fait qui a été le plus décisif est, malheureusement, le revers qui a couronné la tentative de reprise, par la force, du gouvernorat de la région de Kidal qui était aux mains des combattants des groupes armés. L’enseignement qui est a été tiré de l’échec de cette offensive est la présence indéniable de combattants djihadistes aux côtés des rebelles de Kidal. Plusieurs indices et preuves permettent aujourd’hui de confirmer ce fait.

Après ces affrontements, les autorités maliennes avaient unilatéralement décrété un cessez-le-feu. Ensuite, c’est le président mauritanien, non moins président de la conférence des Chefs d’Etats de l’Union Africaine, qui a usé de ses bons offices pour faire accepter la cessation des hostilités à la partie rebelle. Une mission qui a été couronnée de succès : le cessez-le-feu est obtenu avec l’engagement des parties à œuvrer éminemment pour la relance des pourparlers de paix.

Pour le gouvernement malien, la reprise des négociations est désormais primordiale

A l’issue des évènements de Kidal, plusieurs dizaines des membres des forces armées maliennes de défense et de sécurité ont été faits prisonniers par les groupes armés. Une reprise des négociations suppose des mesures de confiance que les uns et les autres devront mettre en place. Pour la partie malienne, il s’agira d’obtenir la libération de ses soldats. Une condition préalable réciproque pour les groupes armés qui ont également des combattants emprisonnés à Bamako.

Par ailleurs, le Mali veut absolument éviter une répétition de l’histoire. Cette rapidité de l’engagement de Bamako est également liée aux risques de voir une nouvelle montée en puissance des forces obscurantistes dans les localités sous contrôle rebelle. Le Mali ne veut pas revivre le cauchemar de 2012 où les terroristes ont fini par prendre le dessus sur les rebelles du Mouvement National de Libération de l‘Azawad.

Il faut rappeler que le gouvernement malien s’est toujours dit prêt pour la relance des pourparlers inclusifs de paix. Cependant, il s’était longtemps heurté au non-recevoir des groupes armés qui ne voulaient accepter les conditions préliminaires de Bamako : intégrité territoriale non négociable, déroulement des pourparlers à Bamako, etc.

L’apport de l’Algérie a été décisif pour réconcilier les points de vue

Finalement, l’Algérie a su s’imposer comme le leader incontestable dans la crise malienne. Il n’y a plus de compétition entre ce pays, le Maroc et le Burkina. L’Algérie est désormais le médiateur officiel car les pourparlers vont débuter à Alger.

« Toutes les conditions sont réunies en Algérie pour la réussite du dialogue inter-malien », avait indiqué M. Lamamra, le ministre algérien des affaires étrangères.

Pour pouvoir s’imposer, l’Algérie a joué un rôle prépondérant dans l’harmonisation des revendications des groupes armés. En effet, au cours de plusieurs sessions de travaux, le pays a réussi à engager pas moins de six (6) groupes armés sur le chemin du dialogue pour une solution définitive à la crise qui perdure au nord du Mali. Une tâche qui s’avérait d’autant plus difficile que trois (3) groupes (le MNLA, le HCUA et le MAA) avait lancé un ultimatum aux autres mouvements les sommant de rejoindre impérativement l’un de leurs groupes.

Résultat des bons offices de l’Algérie : le dialogue malien devra regrouper, dans la quinzaine de juillet, le gouvernement malien avec les représentants du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), de la Coordination pour le Peuple de l’Azawad (CPA), de la Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance (CM-FPR), du Mouvement National de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA).

Au rythme auquel se déroulent les évènements, la crise malienne pourrait connaitre un dénouement heureux dans les prochains mois. Cependant, il faut toujours craindre les imprévues qui peuvent surgir à tout moment tant la méfiance reste grande. Mais, avec un engagement réel, les parties arriveront sans doute à privilégier la paix pour ainsi parachever ce long processus qui n’a que trop duré.

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