Dans un communiqué rendu public courant ce mois de mai 2024, Afrobarometer indique que 74% de Maliens estiment que les « médias devraient publier sur la corruption et les erreurs du gouvernement ». En outre, le Réseau panafricain de sondage (Afrobarometer) précise que seulement 43% de Maliens sont favorables à des médias libres. « Le soutien à la liberté des médias est majoritaire à travers 35 des 39 pays sondés, dépassant les trois quarts de la population des Seychelles (84%), de Maurice (83%), du Gabon (80%) et du Congo-Brazzaville (79%). Les exceptions sont le Mali (où seulement 43% sont favorables à des médias libres), le Mozambique (45%), le Maroc (46%) et le Soudan (47%) », révèle Afrobarometer dans son communiqué de presse de ce mois de mai 2024.
A l’occasion de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse célébrée le 3 mai dernier, Afrobarometer a publié un communiqué dans lequel il précise que les Africains soutiennent massivement que les médias jouent un rôle important dans la demande de comptes aux gouvernements, notamment en ce qui concerne le fléau de la corruption. De fortes majorités soutiennent le droit des médias à faire des reportages comme ils l’entendent, sans ingérence du gouvernement. Et une grande majorité d’Africains considèrent que leurs médias sont largement libres, même si les évaluations varient considérablement selon les pays. Les résultats montrent également des changements importants dans la manière dont les Africains utilisent les médias pour accéder à l’actualité et à l’information. « La radio reste le média le plus utilisé, même si l’utilisation du numérique continue de croître. Cependant, malgré des progrès significatifs en matière d’accès à l’Internet et aux médias sociaux ces dernières années, les inégalités d’accès selon le sexe, l’éducation, l’âge, le milieu de résidence urbain/rural et le niveau de pauvreté vécue persistent et, dans certains domaines, elles sont même devenues plus importantes que lorsque les taux d’accès globaux étaient beaucoup plus faibles. La radio, en revanche, continue d’être accessible de manière plus égale selon les groupes démographiques », souligne Afrobarometer. Selon ce Réseau Panafricain, en moyenne, 72% des Africains sont « d’accord » ou « tout à fait d’accord » avec l’idée que les médias « devraient constamment enquêter et publier sur les erreurs et la corruption du gouvernement ». Pour preuve, Afrobarometer indique que 74% de maliens estiment que les « médias devraient publier sur la corruption et les erreurs du gouvernement ». En outre, il précise qu’environ deux tiers (65%) des citoyens sondés soutiennent le principe selon lequel les médias « devraient être libres de publier n’importe quelles opinions ou idées sans le contrôle du gouvernement ». Afrobarometer a fait savoir que le soutien à la liberté des médias est majoritaire à travers 35 des 39 pays sondés, dépassant les trois quarts de la population des Seychelles (84%), de Maurice (83%), du Gabon (80%) et du Congo-Brazzaville (79%). « Les exceptions sont le Mali (où seulement 43% sont favorables à des médias libres), le Mozambique (45%), le Maroc (46%) et le Soudan (47%). Dans la pratique, une plus faible majorité (57%) d’Africains affirment que les médias de leur pays sont « assez » ou « entièrement » libres de l’ingérence du gouvernement. Alors que la plupart des Tanzaniens (82%), des Gambiens (79%), des Tunisiens (77%) et des Mauritaniens (76%) considèrent leurs médias largement libres, le Gabon (14%), le Congo-Brazzaville (21%) et l’Eswatini (26%) sont les exemples les plus frappants de pays où seule une minorité de répondants considèrent les médias comme libres.
Une majorité (54%) de répondants disent obtenir des informations à la télévision, 45% affirment y accéder à travers les médias sociaux, tandis que 41% y accèdent via Internet au moins quelques fois par semaine. Moins d’un sur six (15%) répondants déclarent lire un journal au moins quelques fois par semaine », révèle le communiqué de presse de Afrobarometer. Selon ce réseau de sondage, il existe un écart de 27 points de pourcentage dans l’utilisation régulière d’Internet pour accéder à l’information entre les plus jeunes (18-35 ans) et les plus âgés (56 ans et plus), un écart de 35 points dans l’utilisation d’Internet et des médias sociaux entre les résidents urbains et ruraux, et un écart de 38 points dans l’utilisation des médias sociaux entre ceux qui ont les niveaux de pauvreté vécue les plus élevés et les plus bas. Enfin, Afrobarometer précise qu’un écart étonnant de 70 points dans l’utilisation d’Internet sépare ceux qui ont les niveaux d’éducation les plus élevés et les plus bas : alors que 81% de ceux qui ont un niveau d’éducation au-delà du secondaire déclarent utiliser régulièrement Internet pour s’informer, seuls 11% de ceux qui n’ont aucune éducation formelle le font.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain