Sous la haute présidence du président de la transition, Col. Assimi Goïta, les travaux de la phase nationale du dialogue inter-maliens ont débuté, hier lundi 6 mai 2024, au Centre International de Conférences de Bamako. C’était en présence du président du comité de pilotage dudit dialogue, Ousmane Issoufi Maïga et des membres du gouvernement. La cérémonie d’ouverture de cette phase nationale qui se veut inclusive a vu la participation de l’ancien président de la transition, Pr. Dioncounda Traoré, des autorités religieuses et des légitimités traditionnelles, des représentants des missions diplomatiques accréditées au Mali, des délégués venus de toutes les régions du pays et bien d’autres invités.
Au rythme d’une symphonie dans plusieurs aires culturelles du pays, les participants, enthousiasmés, ont débuté les travaux pour dessiner une nouvelle architecture de paix et de réconciliation nationale. En tout cas, les partis politiques continuent de briller par leur absence aux activités du dialogue. Cinq jours durant, les participants vont se pencher sur les différentes recommandations formulées lors des rencontres préliminaires, notamment aux niveaux communal et régional, en passant par les Institutions de la République, les Maliens établis à l’extérieur, les partis politiques, les universités et les grandes écoles, les légitimités traditionnelles, les confessions religieuses, les ambassades et les consulats.
Après le discours de bienvenue du Maire de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo, le président du comité de pilotage du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale, Ousmane Issoufi Maïga, a rappelé que 763 communes, 19 régions et 48 ambassades et consulats ont participé aux débats directs et francs dont les recommandations serviront de levier pour poser les jalons de la paix et de la réconciliation nationale. Pour lui, l’innovation dans la présente rencontre est l’implication des universités et des grandes écoles dans les débats.
Pour sa part, le président de la transition, Col. Assimi Goïta, a tout d’abord expliqué que des semaines durant, les Maliens se sont retrouvés dans les phases communales, régionales et les représentations diplomatiques et consulaires. A tous ces niveaux, selon lui, les participants n’avaient qu’un seul objectif : se parler en toute franchise et proposer des solutions pour sortir définitivement de la crise, recoudre le tissu social et renforcer le vivre ensemble. « Fort de l’expérience des assises nationales de la refondation et d’autres rencontres plus importantes, nous avons décidé que les Maliens se retrouvent entre eux sans intermédiaire pour dessiner une nouvelle architecture de la paix et de la réconciliation nationale selon les réalités, les valeurs et les intérêts propres des populations inspirés par les trois principes qui guident désormais l’action publique dans notre pays à savoir : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des partenaires, la défense des intérêts du peuple malien dans les décisions prises. » a-t-il indiqué. Ainsi dira-t-il qu’il a demandé au comité de pilotage de tout mettre en œuvre pour rendre le processus le plus inclusif possible et qu’il se réjouit de constater que la méthode imprimée par le comité de pilotage ait obéi aux exigences liées à ces enjeux à savoir : la paix durable, la défense des terres et la mise en place des bases de développement dont les premiers fruits devraient être profitables à tous les Maliens et à toutes les Maliennes. A cet effet, expliquera-t-il qu’il lui plaît de signaler que dans son règlement intérieur, le comité de pilotage s’est obligé au respect de la diversité d’opinions et de la liberté d’expression à reconnaitre et à respecter la diversité culturelle et linguistique des participants. Pour lui, le comité de pilotage s’est également atteler à l’interdiction de toute forme de discours haineux, injurié ou discriminatoire. Ensuite, indiquera le président de la transition, Col. Assimi Goïta, la forme ascendante du dialogue du niveau communal, au niveau national en passant par les régions et du district de Bamako et représentations diplomatiques et consulaires devrait avoir pour effet de permettre à tous les Maliens de s’exprimer. Par ailleurs, il a souligné que le dialogue a privilégié les discussions sur les thématiques concrètes ayant un lien direct avec les aspects de la vie socio-économique et culturelle des Maliens à savoir : la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, les questions politiques et institutionnelles, l’économie et le développement durable les aspects sécuritaires et de défense du territoire, la géopolitique et l’environnement. « Aujourd’hui, plus que jamais notre peuple dont je salue encore et toujours la résilience a besoin de plus d’unité et de solidarité. C’est seulement à ces conditions que nous réussirons à vaincre l’adversité et à gagner la bataille du développement profitable à chaque Malien. Dans ce combat historique, notre peuple compte d’abord sur ses propres forces, mais il peut compter également sur l’accompagnement des partenaires sincères. Je suis convaincu que l’esprit de franchise et de patriotisme qui a prévalu au cours des phases précédentes sera de mise durant la présente. Je vous exhorte à renforcer cette posture afin que les synthèses qui seront faites des débats des différents niveaux puissent refléter des recommandations formulées par l’ensemble des Maliens et des Maliennes. En somme, c’est l’esprit du Mali Kura qui doit nous guider pour mener à bon port le bateau du dialogue inter-maliens.» a-t-il conclu.
Moussa Dagnoko
Source : Le Républicain