Le ministre mauritanien de l’intérieur et de la décentralisation, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a rappelé que la Mauritanie avait refusé l’embargo imposé au Mali par les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il a ajouté que la Mauritanie avait laissé ses frontières ouvertes pour acheminer vers le Mali les hydrocarbures et les marchandises depuis les marchés mauritaniens et à travers les ports mauritaniens.
Le ministre s’exprimait dimanche, aux côtés du ministre de la défense nationale Hanena Ould Sidi, à Adel Begrou, dans le cadre de leur visite de la bande frontalière entre Feïreny, localité relevant de Djiguenni, et les frontières d’El Megva , commune de Bassiknou, dans l’est de la Mauritanie.
Le ministre de l’Intérieur a précisé que la décision de refuser l’embargo imposé au voisin malien a été prise par le président de la république, le gouvernement et le peuple mauritaniens, sans attendre que le Mali le sollicite.
Ould Mohamed Lemine a notamment déclaré « nous n’avons pas attendu que la demande vienne du Mali, nous l’avons fait nous-mêmes d’abord parce qu’il s’agit d’un voisin et vous connaissez le droit du voisin, ensuite de musulmans, et enfin, nous n’avons jamais reçu que du bien de leur part.
Ils accueillent notre bétail, nos commerçants et nos malades, et nous transitons par leur territoire pour aller vers des pays africains où vivent nos communautés ».
Le ministre a ajouté que le Mali avait déjà rendu de nombreux services à la Mauritanie, « et c’est pourquoi quand ils ont eu besoin de nous et dans une situation sécuritaire particulière, ils n’ont pas eu besoin de nous demander de l’aide alors tout leur voisinage leur imposait un embargo total.
Nous avons donc accompli notre devoir sans leur sollicitation et sans faire valoir un quelconque favoritisme et notre frontière est restée ouverte huit mois durant».
Lorsque la crise a pris fin et que le blocus a été levé, le Mali a dépêché une délégation de cinq ministres pour remercier le président, le gouvernement et le peuple mauritaniens pour cette prise de position, affirmant qu’elle ne sera jamais oubliée d’autant qu’elle a été témoignée unilatéralement et sans tambours ni trompettes, même dans les médias mauritaniens.
Le ministre de l’Intérieur a cependant évoqué un nouveau facteur représenté par les médias sociaux, contre lequel il a mis en garde, ajoutant que chacun peut diffuser et véhiculer des informations erronées et tendancieuses alors qu’il n’a pas été sur le terrain.
Il est capable de publier de vieilles photos voulant en faire des preuves alors que celles-ci n’ont rien à voir avec la réalité.
Sahara Media
Source : Le Républicain