Une libération définitive déguisée en «liberté provisoire»%? La Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Bamako a accordé aujourd’hui la liberté provisoire aux accusés de l’affaire dite «Ministère Publique contre Fousseyni Diarra et autres communément appelé affaire Amadou Haya Sanogo».
%Ils sont accusés d’enlèvement et assassinat,
complicité d’enlèvement et d’assassinat %de 21 éléments du
régiment des bérets rouges dont les corps ont été
retrouvés dans un charnier en 2013 à Diago, dans le cercle
de Kati.
Cette décision de la justice n’a pas surpris beaucoup
d’observateurs puisque les accusés étaient détenus depuis 7
ans et leur procès reporté au moins deux fois. Suspendue
àSikasso, le jeudi 8 décembre 2016, l’audience devait
reprendre le 13 janvier 2020 dans la capitale avant d’être
renvoyée à une prochaine session de la Cour d’assises de
Bamako.
Après ce report, les avocats de la défense sont revenus à la
charge pour demander la liberté provisoire pour leurs clients
devenus visiblement encombrants pour le pouvoir en place.
Ainsi, la libération provisoire du capitaine putschiste a été
annoncée pour le mardi dernier (21 janvier 2020). Mais, la Cour
d’Appel de Bamako a renvoyé sa délibération à ce mardi 28
janvier 2020.
Aujourd’hui, la crainte des observateurs et des familles des
victimes (avec qui le gouvernement négocierait des
compassassions financières et matérielles) est que cette liberté
provisoire ne se transforme en «liberté définitive» puisque ce
procès embrasse visiblement l’Etat malien qui craint des
révélations pouvant divisée l’armée au moment où elle a besoin
de l’unité pour faire face aux attaques terroristes. L’actuel
ministre malien de la Défense et des Anciens combattants est
d’ailleurs cité comme témoin dans cette affaire.