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Prison civile de Téra : une évasion, des tirs et des questions en suspens

Les faits d’abord : dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 septembre dernier aux environs de 3h00 du matin, des tirs ont troublé le sommeil des pensionnaires ainsi que des résidents aux alentours de la prison civile de Téra, une localité de la région de Tillabéry située à quelques 170 kilomètres au nord-ouest de Niamey.

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L’information s’est vite répandue dès le lendemain grâce notamment aux réseaux sociaux poussant les autorités locales à réagir d’autant que certains rumeurs évoquaient une attaque en raison certainement du « pedigree » des incarcérés au sein de la dite prison. Le centre de détention pénal est en effet connu pour héberger des criminels de tous acabits mais aussi des présumés terroristes et autres prévenus pour divers faits d’armes.

Selon donc les autorités locales, il n y avait aucune attaque mais plutôt une évasion d’un détenu qui a été surpris par une sentinelle, laquelle a fait usage de son arme. Des tirs de sommation destinés à stopper l’évadé dans ses œuvres et qui a malheureusement pu escalader le mur et prendre la poudre d’escampette.

C’est en tout cas la version à considérer comme officielle et qui a été confirmée par des agents pénitenciers en garde au moment des faits.

L’affaire aurait dû en rester là mais, contexte sociopolitique oblige, elle a vite fait de prendre une autre tournure lorsque l’identité de l’un des détenus de la prison a été mise en avant. Il s’agit du lieutenant Awal Hambally, qui fait parti des dix militaires, en plus d’un civil, arrêtés et poursuivis dans le cadre de l’affaire du coup d’Etat avorté et dévoilé par le président de la république le 17 décembre 2015. Awal Hambally, dont c’est la deuxième affaire pour tentative de coup d’Etat après celle de juillet 2011 dans laquelle il a bénéficié d’un non lieu, était incarcéré en isolement dans cette prison et selon des témoignages recueillis par actuniger, donne une autre version des faits.

Selon cette version, l’officier qui était en train de prier aux environs de 2H50 a entendu une première rafale et, reflexe militaire aidant, il s’est précipité vers les douches pour se plaquer d’autant qu’une deuxième salve a atteint sa cellule. En guise de preuve, les impacts visibles sur le mur de sa cellule ainsi que des étuis que l’officier affirme avoir gardés, les autres ayant été ramassés. Rappelons que le lieutenant Hambally était jusqu’à un temps incarcéré à la prison de Ouallam avant d’être transféré à celle de Téra il y a trois mois.

Voilà pour la deuxième version des faits. Sans que la seconde contredise clairement la première, il y a des interrogations qui restent en suspens et que se posent légitimement certains nigériens loin des spéculations habituelles qui ont donnés lieu à toutes les interprétations assez souvent tendancieuses. Il pourrait s’agir d’une coïncidence, les tirs de sommation des gardes ayant malencontreusement touchés la cellule du lieutenant Hambally.

En attendant d’amples éclaircissements de la part du ministère de la justice, certains ont vite fait de franchir le rubicond en avançant une tentative d’intimidation et même d’assassinat visant le militaire, ce qui fait craindre pour sa vie et celle des autres détenus dans le cadre de cette affaire.

Pour notre part, nous avons estimé nécessaire de rapporter les faits et de donner les différentes versions sur cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre au pays et particulièrement sur les réseaux sociaux. L’affaire est en effet trop sensible pour qu’elle soit laissée telle que d’autant plus que l’évadé, lui court toujours en dépit de la chasse à l’homme qui a été engagée par les forces de sécurité.

A.Y.B

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