Le Burkina Faso, le Niger, le Mali et la fondation Stromme ont scellé la semaine dernière à Ouagadougou un partenariat dans le domaine de l’Education. Ce partenariat, de cinq ans, concerne la prise en charge des enfants hors écoles.
Ce partenariat a été signé en marge de la première s ession du conseil de partenariat entre les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger et la Fondation Stromme. Cette rencontre visait à mutualiser les efforts dans la mise en œuvre de la stratégie de scolarisation accélérée/passerelle (SSA/P). Il s’agissait également d’envisager la possibilité d’expérimenter d’autres formules accélérées d’éducation et de formation.
«Les formules accélérées d’éducation et de formation s’imposent de plus en plus comme un outil et un moyen en termes de résilience à la fermeture des écoles due à l’insécurité grandissante dans les trois pays», a précisé le ministre burkinabé de l’Education, M. Stanislas Ouaro, cité par nos confrères de «Burkina24».
Selon lui, l’ouverture des centres à passerelles dans les zones à forts défis sécuritaires peut permettre aux enfants déplacés internes de pouvoir poursuivre leur scolarité.
En rappel, la SSA/P est une stratégie qui permet d’insérer ou de réinsérer dans le système éducatif classique les enfants de 8 à 12 ans non scolarisés ou précocement déscolarisés à l’issue d’un processus d’enseignement/apprentissage de 9 mois. Cette stratégie a été expérimentée respectivement en 2004 au Mali, en 2006 au Burkina Faso et en 2007 au Niger.
Selon les statistiques nationales en 2014, au Mali, les enfants hors école sont estimés à plus d’un million, au Burkina Faso et au Niger à plus de 2,5 millions. De 2006 à 2017, cette alternative d’éducation de base a permis d’enrôler 219 630 enfants hors école dans les trois pays. 178 758 apprenants ont été transférés dans les écoles classiques de ces pays.
A ce jour, certains de ces enfants poursuivent des études universitaires, d’autres exercent des métiers dans divers domaines de la vie professionnelle. C’est fort de ces résultats que les trois pays se sont engagés à poursuivre le partenariat avec la Fondation Stromme, initiatrice de cette alternative.
«La fondation, à travers ce partenariat, ambitionne d’ouvrir 60 000 centres SSA/P», a révélé à Ouagadougou la Secrétaire générale de la Fondation Stromme, Kristine Sodal.
«La plus-value, c’est que nous aurons des enfants qui étaient laissés pour compte qui vont rejoindre l’école. Nous sommes là en tant qu’une ONG pour apporter notre appui. Le plus important, c’est que cet accord soit approprié par les Etats. Pour que nous soyons tous rassurés que les enfants qui sont hors du système éducatif actuellement pourront rejoindre le chemin de l’école», a-t-elle indiqué à «Burkina24».
Moussa Bolly
LE MATIN