Les responsables maliens profitent de toutes les situations à leur portée pour se remplir les poches, surtout lors des scrutins. Pour rappel, le Premier ministre Boubou Cissé, s’étant impliqué dans la gestion de la CENI, depuis belle lurette a envoyé directement pour ce scrutin législatif les fonds destinés aux assesseurs, parce que les sous étaient saucissonnés par les responsables de la CENI avant que les bénéficiaires ne rentrent dans leur droit. Au lieu que chaque assesseur ait 35 000F CFA, c’est seulement 15 000F CFA qui leur parvenait. Le reliquat était empoché par les représentants de la CENI. Voilà, que les administrateurs aussi, ont emprunté la même voie que les membres de la CENI celui du déshonneur, de la prévarication et de la concussion.
En effet, dans le cadre de la sécurisation des élections législatives, le ministre de la Sécurité a décidé le déploiement des forces de sécurité et leur prise en charge répartie comme suit : 3 jours avant, le jour J et 3 jours après en raison de 5 000F CFA par jour et par élément. Selon des sources bien informées, ledit montant a été remis aux gouverneurs par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Malheureusement, seul le gouverneur de Ségou s’est acquitté convenablement en donnant 35 000F CFA par élément. Les autres ont donné soit 15 000F CFA, soit 20 000F CFA, ce qui n’a pas été apprécié par les syndicats de la Police qui a demandé aux gouverneurs de mettre ses militants dans leur droit sans délai. Voici donc les gouverneurs aussi indexés à leur tour.
Ceux qui sont chargés d’administrer nos populations deviennent à leur tour des ‘’gangsters’’ contre les populations. Ce sont ces pratiques qui font que, une fois un responsable nommé à ce poste, il devient tout de suite riche à partir de ces actes ignobles. Il se tape de nombreux biens immobiliers sur le dos de l’État et des populations. Lors du recensement administratif d’octobre à décembre 2019, le Général Abdoulaye Cissé actuel gouverneur de la Région de Mopti avait été indexé du fait qu’il avait carotté, environ 3 millions F CFA sur les fonds de la campagne du recensement administratif, à travers les commandants de cercle. Il a fallu que les sous-Préfets refusent de prendre les miettes et menacent de dénoncer le vol , pour qu’ils soient mis dans leurs droits. Pourquoi le cadre malien honnête en face de l’argent devient-il immédiatement malhonnête ?
La réponse est tout de suite sue, car le poison commence par pourrir par sa tête.
Badou S KOBA
Source: Journal Le Carréfour- Mali